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Un choc des titans s’annonce au box-office américain avec l’arrivée simultanée de deux mastodontes du cinéma ce week-end: d’une part, un biopic sur le légendaire scientifique qui a conçu la bombe atomique, et de l’autre, un film mettant en vedette l’icône de la culture populaire, Barbie.

Depuis vendredi, les cinéphiles nord-américains ont afflué en masse dans les salles obscures pour se délecter de ces deux productions hollywoodiennes majeures: Barbie et Oppenheimer. L’industrie cinématographique se prépare à connaître l’un des week-ends les plus lucratifs de l’année, en raison de l’engouement phénoménal suscité par ces deux films.

Le film mettant en scène la fameuse poupée rose a déjà engrangé plus de 22 millions de dollars grâce aux avant-premières, tandis que le long-métrage sur le concepteur de l’arme nucléaire a récolté 10,5 millions, selon les données fournies par Boxoffice Pro. L’euphorie autour de Barbie est telle qu’il pourrait dépasser la performance du second opus d’Avatar, sorti en décembre dernier, et atteindre un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros pour le week-end de lancement.

Daniel Loria, directeur éditorial de Boxoffice Pro, a déclaré que "les attentes sont si énormes qu’il ne s’agit plus de savoir si ces films auront du succès, mais de mesurer l’ampleur de ce succès". Plus de 200.000 spectateurs auraient même prévu de voir les deux films dans la même journée, selon l’Association nationale des propriétaires de salles.

Ce duel cinématographique a donné naissance à une vague de détournements et de plaisanteries sur les réseaux sociaux, avec la conception d’une gamme de produits dérivés spécifiques pour les deux films. Ce phénomène, surnommé "Barbenheimer", illustre parfaitement le choc des cultures qui a captivé le public.

Shawn Robbins, analyste en chef pour Boxoffice Pro, a noté que la stratégie de communication en ligne de Barbie avait "pris comme une traînée de poudre, attirant une génération ainsi qu’une audience féminine insuffisamment prise en compte". En parallèle, le réalisateur Christopher Nolan attire une base de fans inconditionnels, tous intrigués par l’inattendue coïncidence de "Barbenheimer".

David Gross, de Franchise Entertainment Research, soutient l’idée que les films vont se soutenir mutuellement plutôt qu’être en compétition, créant une fascination et une anticipation chez les cinéphiles. Selon lui, Barbie ciblerait principalement les femmes et les plus jeunes, tandis qu’Oppenheimer serait plus attrayant pour les hommes et les plus âgés. Cependant, il insiste sur le fait que "tout le monde" pourrait aller voir les deux films.

La fièvre "Barbenheimer" a atteint les amateurs de cinéma de tous horizons. À New York, Eric Adams, un commercial de 27 ans, raconte que le cinéma était bondé dès 10h30 du matin, l’obligeant à attendre la fin de soirée pour voir Barbie. Du Colorado, Emma McNealy, 35 ans, avoue qu’elle aurait préféré regarder Oppenheimer en streaming chez elle, mais le phénomène  Barbenheimer a ravivé son intérêt pour le grand écran.

Même Hollywood, malgré les grèves en cours chez les scénaristes et les acteurs, semble emballé par ce choc des titans. Tom Cruise, star du nouvel opus de  Mission Impossible, a exprimé sur Twitter son enthousiasme pour les deux films. En réponse, Greta Gerwig, la réalisatrice de Barbie, et Margot Robbie, qui interprète le rôle-titre, se sont affichées avec des tickets pour le film de Cruise.

Ainsi, le box-office américain est témoin d’une bataille royale d’un genre nouveau, avec deux films aux antipodes l’un de l’autre qui se livrent une lutte épique pour le sommet. Et le véritable gagnant semble être le cinéma lui-même, qui voit sa capacité à fasciner et à captiver le public une fois de plus confirmée.

Avec AFP

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