Les commissions parlementaires mixtes se sont réunies lundi matin au Parlement avec à l’ordre du jour huit projets de loi, dont le très contesté projet portant sur le contrôle des capitaux. Une fois de plus et sans surprise, les députés ont fait chou blanc et ont reporté les discussions à lundi prochain (14 novembre).  

Les commissions parlementaires mixtes se sont réunies lundi matin au Parlement sous l’égide du vice-président de la Chambre Élias Bou Saab, pour discuter entre autres du très controversé projet de loi relatif au contrôle des capitaux qui, une fois de plus, a été reporté à lundi en huit. M. Bou Saab a expliqué l’avoir reporté pour donner le temps à ses collègues de lire le plan de relance du gouvernement qui leur avait été envoyé.

Soutenu par le camp de l’ex président Michel Aoun, le projet de loi portant sur le contrôle des capitaux a pour objectif, rappelle-t-on, de légaliser les restrictions bancaires mises en place depuis le début de la crise économique en octobre 2019 et de répondre aux exigences du Fonds monétaire international, ainsi qu’à l’accord de principe conclu le 7 avril dernier pour débloquer l’aide financière demandée par le Liban. Le texte comporte de nombreuses failles et il est critiqué dans le débat public.

Absence du gouverneur de la BDL

M. Bou Saab a indiqué que le gouverneur de la Banque du Liban Riad Salamé avait été convié à la séance et que sa présence était souhaitée. “Lorsque nous avons constaté que le vice-gouverneur de la BDL, Alexandre Mouradian, était là, nous lui avons demandé de quitter la séance et d’informer M. Salamé que nous voulons qu’il assiste personnellement à la séance relative au contrôle des capitaux”, a-t-il expliqué à l’issue de la réunion.

Le chef du Courant patriotique libre Gebran Bassil est monté au créneau en soulignant avec véhémence qu’il existe une volonté politique de ne pas adopter la loi sur le contrôle des capitaux, et “si tout le monde est prêt, adoptons-la alors aujourd’hui. "

Il a poursuivi sa tirade en soulignant que ”premièrement, la loi est née il y a trois ans et un mois ", et qu’elle aurait dû être approuvée depuis, mais elle ne l’a pas été! " Alors, que voulons-nous de plus comme preuve de ce que je dis? Deuxièmement, a-t-il poursuivi, ce n’est pas vrai que le but de son approbation n’est plus de mise. Je répète qu’il y a encore un certain nombre de banques qui transfèrent arbitrairement des fonds à l’étranger, et puisque nous le savons  tous, il est nécessaire de voter la loi”.

Pour le ministre des Finances Youssef el Khalil, l’approbation d’une loi équitable sur le contrôle des capitaux est obligatoire pour limiter les fuites de fonds. Interrogé par Ici beyrouth, il a déploré la non-approbation de la loi. " Le jour où le Liban recevra des aides du FMI, de la Banque mondiale ou d’ailleurs et que celles-ci repartiront, ce sera vraiment dommage ", a-t-il lancé.