Les professionnels du tourisme et de la restauration s’attendent pour décembre à une saison festive aussi bonne que la saison estivale. L’optimisme est au rendez-vous, malgré une situation politique et économique pour le moins désastreuse. Les avions sont bondés et les hôtels affichent presque complet, tout comme de nombreux restaurants et boîtes de nuit. Cette reprise devrait offrir une bouffée d’air frais à notre économie exsangue.

La période des fêtes de fin d’année est propice aux réunions familiales, avec un nombre important d’expatriés libanais qui reviennent passer les fêtes au pays. En effet, la plupart des personnes qui viennent au Liban pour les vacances de Noël et du Nouvel An sont des Libanais travaillant à l’étranger. Toutefois, le pourcentage de ces Libanais par rapport au nombre total de visiteurs attendus semble inférieur à ce qu’il était durant l’été. En revanche, celui des touristes arabes et étrangers est en hausse, selon les informations du syndicat des agences de voyages et de tourisme.

Le président du syndicat, Jean Abboud, se réjouit de cette dynamique, d’autant que le nombre des réservations pour la période des fêtes, en constante augmentation, se rapproche des 100%.

Contactée, la compagnie d’aviation nationale, Middle East airlines, affirme avoir prévu des vols supplémentaires en provenance d’Europe et de certains pays arabes. En dépit de cela, les réservations d’avions vers le Liban en décembre se rapprochent également des 100%. Il en est de même pour certaines compagnies étrangères.

Un milliard et demi de dollars!

Walid Nassar, le ministre sortant du Tourisme, est très optimiste et ne cache pas son enthousiasme, dans un entretien à Ici Beyrouth: "En été, 600.000 passagers par mois (juin, juillet, août) sont arrivés à l’aéroport. Pour le mois de décembre, nous attendons aussi 600.000 autres". "Il faut également prendre en considération que les personnes qui débarquent au Liban ne viennent pas uniquement via l’aéroport, mais également par voie terrestre. Les Jordaniens, les Irakiens et les Égyptiens arrivent en voiture ou en bus", poursuit-il.

Le ministre se félicite de l’apport en devises qui sera généré par cette dynamique ainsi que de son impact positif sur l’activité économique. Il rappelle qu’en été, le Liban a récolté 4,5 milliards de dollars net. Il prévoit le même ratio pour les fêtes de fin d’année, soit entre un milliard et un milliard et demi de dollars net.

Pour lui, l’indicateur révélateur sont les nombreuses réservations auprès des établissements touristiques, c’est-à-dire les maisons d’hôtes, les airbnb, les hôtels et les restaurants. " En plus, le taux d’occupation est élevé ", se réjouit M. Nassar.

Il se veut très optimiste malgré toutes les contraintes et les problèmes du pays. “Je n’exagère pas. Le ministère établit des études. Au début de la saison estivale, quand j’avais annoncé que nous attendions environ un million et demi de passagers, certains avaient réagi en disant mais qu’est-ce qu’il raconte”, rappelle-t-il.

Des réservations juste incroyables

La secrétaire générale du syndicat des propriétaires de restaurants, cafés, boîtes de nuit et pâtisseries au Liban, Maya Bekhazi, confirme elle aussi à Ici Beyrouth que la saison s’annonce "superbe". "Les réservations sont juste incroyables. Les chiffres sont élevés. Certains établissements affichent complet mais malheureusement, nous n’avons pas encore les chiffres définitifs. Nous sommes très optimistes pour la saison des fêtes", poursuit-elle.

De plus, plusieurs grands DJ internationaux sont au programme de différentes boîtes de nuit entre Noël et le Nouvel an, sans oublier les chanteurs libanais qui animeront les soirées de la Saint-Sylvestre.

Du côté des stations de ski, les chalets et les chambres d’hôtels de Faraya, de Faqra et des Cèdres affichent complet même si personne ne sait encore si la neige sera au rendez-vous. Pour ce qui est des pistes des Cèdres, celles-ci seront fonctionnelles à part la piste noire appelée Pic des dames dont les câbles avaient été sectionnés.

Le président de la Fédération des syndicats touristiques et du syndicat des hôteliers, Pierre Achkar, reste lui prudent, même s’il reconnaît que les pronostics sont bons. Il estime qu’il est trop tôt pour avoir des chiffres exacts. “Les réservations dans les hôtels à Beyrouth augmentent de manière significative et en dehors de la capitale un peu moins parce qu’il n’a pas encore neigé”, affirme-t-il à Ici Beyrouth.