La Banque du Liban (BDL) a reconfirmé que les banques sont en mesure de se procurer sans plafond des livres libanaises auprès de ses guichets en contrepartie de la vente de dollars en espèces. Cette opération de change s’effectue sur base du taux de la plateforme de la BDL, Sayrafa, ce qui permettrait aux établissements de crédit de subvenir aux besoins de leurs déposants en livres libanaises.

Dans son communiqué publié mardi dans l’après-midi, la Banque centrale a relevé que la disponibilité de fonds en livres devrait empêcher les banques commerciales de baisser les plafonds de retrait d’argent cash mensuel de leurs déposants. Il n’y a plus de raison pour que ces plafonds demeurent tant que l’approvisionnement en livres libanaises est possible et disponible, selon le texte.

La BDL a ainsi répondu au communiqué de l’Association des banques au Liban (ABL) paru le 11 mars 2022, mais sans nommer celle-ci. Dans ce communiqué, l’ABL s’est adressée au ministère des Finances et à la Banque centrale afin qu’ils précisent les modalités de paiement des aides sociales accordées aux fonctionnaires du secteur public, dont les membres des corps armés. Les aides sociales consenties par le gouvernement correspondent à un demi-salaire supplémentaire par mois, avec un minimum de 1,5 millions de livres et un maximum de 3 millions de livres, rappelle-t-on.

La demande de l’ABL avait été formulée pour éviter des malentendus qui pourraient se produire à la fin du mois de mars aux comptoirs des établissements de crédit. Dans son communiqué, l’Association des banques a relevé que la BDL avait informé les établissements bancaires qu’elle ne couvrirait que 60% de l’aide sociale en espèces et non les 100% auxquels les fonctionnaires et les retraités du secteur public pourraient s’attendre.

Réactions mitigés

Si les déposants et les fonctionnaires du secteur public rêvent un tant soit peu de sortir leur tête de l’eau à la fin du mois, les milieux bancaires n’ont pas accueilli avec enthousiasme les mesures de la BDL. "Une telle mesure conduira à nous départir des nouvelles réserves en devises que chaque banque s’est reconstituée à la suite de la vente de ses filiales à l’étranger ou à d’autres démarches que les établissements bancaires ont entreprises pour amorcer une certaine recapitalisation", ont indiqué à Ici Beyrouth des sources proches des banques.

On apprend ainsi que certains établissements de crédit auraient réussi à reconstituer près de 5% de leur réserve rapportée à leur dépôt.