Alors que l’offensive russe en Ukraine se poursuit avec en toile de fond la crainte d’un éventuel arrêt par Moscou de la livraison de gaz et de pétrole, la recherche d’autres ressources énergétiques a commencé. Cette guerre, va-t-elle permettre de booster la transition énergétique, afin de lâcher les énergies fossiles au profit des renouvelables ? Il faudra du temps.  On ne construit pas de panneaux solaires, ni des éoliennes en quelques jours pour suppléer à toute l’énergie russe. Et de l’argent. Beaucoup d’argent. 

Alors que l’offensive russe en Ukraine se poursuit avec en toile de fond la crainte d’un éventuel arrêt par Moscou de la livraison de gaz et de pétrole, la recherche d’autres ressources énergétiques a commencé. Cette guerre, va-t-elle permettre de booster la transition énergétique, afin de lâcher les énergies fossiles au profit des renouvelables ? Il faudra du temps, et beaucoup d’argent.  On ne construit pas de panneaux solaires, ni des éoliennes en quelques jours pour suppléer à toute l’énergie russe.

Les énergies renouvelables vont certainement devenir dans un futur proche la principale source de production d’électricité. Mis à part les crises, les énergies fossiles n’ont plus d’avenir à moyen et long termes car les réserves tarissent. Une transition vers le renouvelable sera donc primordiale. Mais pour aboutir à un modèle durable avec les énergies renouvelables, il ne s’agit pas juste d’investir et de construire des éoliennes ou des panneaux solaires. Il faut un projet et un moyen de stockage de cette énergie.

Depuis quelques années, les énergies renouvelables se sont développées partout dans le monde. En effet, en 2020, 22 % de la consommation d’énergie en Europe provenait des énergies renouvelables alors qu’elle était à 16 % en 2012. Il y a du progrès, mais le chemin est lent et long. Il faut noter que chaque révolution énergétique s’est faite grâce à un motif économique. L’énergie fossile a été très fructueuse pendant longtemps et il n’y avait pas de raison pour que de l’argent soit investi dans les énergies renouvelables.

Les avantages du renouvelable sont certes multiples, à l’heure où la peur de manquer règne. Produire de l’énergie sans émettre de CO2, sans déchets radioactifs dangereux, en n’utilisant que des ressources intarissables, le topo parait fabuleux.

Le problème, la plupart des énergies renouvelables, que ce soit le solaire, l’éolien ou même les énergies hydrauliques, produisent uniquement de l’électricité. Or l’électricité n’est pas la seule énergie dont nous avons besoin. Le pétrole est aussi utilisé tout comme le gaz ou le charbon. Il serait possible de remplacer certaines de ces énergies par de l’électricité. Mais les industries utilisent du pétrole, comme le transport routier et aérien, et il est pour l’instant impossible de remplacer cette énergie par de l’électricité, même si les voitures électriques prennent de plus en plus de part de marchés.

Énergies renouvelables synonymes d’irrégulières

Les énergies renouvelables sont associées aux énergies propres. En effet, les panneaux solaires émettent 10 fois moins de CO2 par kWh d’électricité produite que le gaz naturel, et 20 fois moins que le charbon ou les produits pétroliers. L’éolien émet 4 fois moins que le solaire.

Par contre, les énergies renouvelables sont des énergies irrégulières, c’est-à-dire que pour qu’un panneau solaire fonctionne, il faut qu’il y ait du soleil. S’il n’y en n’a pas, le panneau n’agit pas. De même pour les éoliennes. Dans un pays comme le Liban, largement ensoleillé, on pourrait fournir plusieurs heures de courant par jour. Mais comme d’habitude, les autorités concernées n’ont pas encore réagi. Par contre, les ménages et les entreprises privées s’y mettent de plus en plus. Les installations de panneaux solaires ont bien augmenté, pour pallier les coupures d’électricité drastiques et le rationnement des générateurs. Mais malheureusement, là encore, nous ne disposons pas de chiffres fiables.

Mais si l’on veut universaliser les panneaux solaires et les éoliennes, il faut être capable de stocker l’énergie pour en user lorsqu’il n’y a pas de vent ou pas de soleil. Or à l’heure actuelle, il est très difficile et très coûteux de stocker l’électricité.

D’autres solutions…

Avec le conflit en Ukraine et l’impossibilité de passer rapidement aux énergies renouvelables, l’Union européenne se penche vers le gaz naturel liquéfié américain. Mais ceci serait catastrophique sur le plan environnemental.

Le nucléaire sera-t-il alors une porte de sortie ? En 2019, il constituait 13 % de l’énergie brute de l’UE, et la moitié des États membres ont des centrales. La crise ukrainienne pourrait remettre au goût du jour l’énergie atomique. Par contre, si une centrale nucléaire se faisait bombarder, qu’adviendrait-il de l’Europe ?