Les réunions par visioconférence entre les parties libanaise et algérienne débuteront cette semaine afin de parvenir à un accord en vue de fournir à l’Électricité du Liban (EDL) du fioul algérien et augmenter les heures d’approvisionnement en électricité pour atteindre huit à dix heures par jour, sur base de la nouvelle tarification, soit 10 centimes pour les 100 premiers kilowatts, et 27 centimes pour chaque kilowatt au-delà de 100 kilowatts.

Selon des sources proches du ministère de l’Énergie, la délégation libanaise comprendra dans un premier temps des responsables de la direction générale du pétrole au sein du ministère de l’Énergie, au premier rang desquels la directrice générale Aurore Feghali. Dans ce cadre, les échanges porteront sur la qualité du fioul, les quantités requises et les prix. Si les pourparlers s’avèrent concluants, le directeur général d’EDL, Kamal Hayek, rejoindra ultérieurement la délégation libanaise.

Cela dit, le succès de cet accord est lié à l’issue du procès intenté par EDL contre l’entreprise algérienne Sonatrac. Le ministère de l’Énergie est convaincu que le règlement de ce différend sera le prélude à un long partenariat avec l’Algérie, dont les plus hautes instances ont exprimé leur volonté d’aider le Liban. Selon des sources proches du ministère de l’Énergie, on indique que le ministre sortant Walid Fayad pourrait recourir à la désignation d’un avocat indépendant pour suivre cette affaire.

Dans l’attente du début des pourparlers avec l’Algérie et des résultats des tractations, le Liban continue de miser sur le carburant irakien, tandis que le sort du "don iranien" demeure inconnu, en termes de qualité, quantité et de date de livraison. Un "don russe" est également évoqué. Il s’agirait d’un don symbolique de 10 000 tonnes de fioul, dont il faudrait tout d’abord vérifier les spécificités. Cependant, si la qualité du fioul russe s’avère conforme aux normes internationales, il ne restera plus qu’à déterminer la date prévue pour son arrivée au Liban, sachant que les quantités attendues permettront de couvrir dix jours d’approvisionnement en électricité, soit une alimentation de deux heures par jour au grand maximum.

Par ailleurs, les appels d’offres annoncés par le ministère de l’Énergie pour l’achat de carburant et de gazole, lancés jeudi dernier, accusent un contretemps lié à quelques erreurs qui se sont glissées dans l’appel d’offres et qui nécessitent d’être rectifiées par la Direction générale du pétrole. Selon une source proche de ce dossier, les appels d’offres comportent un cahier des charges rédigé par l’ancien ministre de l’Énergie Raymond Ghajar. En revanche, des questions ont été soulevées quant au délai de paiement figurant dans le cahier des charges. En effet, les entreprises disposent de deux possibilités de paiement, une sous trente jours, et l’autre six mois plus tard. Aussi, la source susmentionnée s’interroge sur la raison d’inclure deux différents modes de paiement.

En substance, rien n’est garanti au stade actuel concernant le secteur de l’électricité, notamment au niveau du succès de toute démarche visant à approvisionner le Liban en quantité suffisante de carburant pour augmenter les heures d’alimentation. Le succès de tout accord potentiel est étroitement liée à la capacité d’EDL à mettre en place une tarification pour sa production d’électricité et à collecter les factures attenantes. Il s’agit de l’unique moyen de générer des fonds à cette institution défaillante, et lui permettre d’atteindre une stabilité financière pérenne.