En visite à Paris, le chef des Marada, Sleiman Frangié, s’est entretenu vendredi à l’Élysée, avec Patrick Durel, conseiller du président Emmanuel Macron pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Au plan politique, c’est la visite officielle du chef des Marada, Sleiman Frangié, à Paris, qui est aujourd’hui au centre de toutes les attentions au Liban. La raison ? Elle peut marquer l’ouverture d’une nouvelle phase dans la dynamique engagée au double plan local et international pour débloquer la présidentielle au Liban.

En dépit de tous les efforts qu’elle a menés, la France n’a pas réussi à convaincre l’opposition locale et ses partenaires internationaux, de l’opportunité de la formule qu’elle a essayé pendant des mois de pousser en avant : l’élection d’un président proche du camp-iranien, c’est-à-dire du camp du 8 Mars, en contrepartie de la nomination d’un Premier ministre proche de l’opposition et du camp souverainiste. Une formule qui a prouvé son échec en 2016, avec l’élection du fondateur du CPL, Michel Aoun, à la tête de l’État, et placé le Liban sous la coupe du Hezbollah et de ses alliés, avec les conséquences désastreuses qu’on connaît.

Dans les milieux proches du chef des Marada, dont la candidature à la magistrature suprême est soutenue par le tandem Amal-Hezbollah, on reste discret sur la teneur de l’entretien que M. Frangié a eu dans la matinée à l’Élysée, avec Patrick Durel, conseiller du président Emmanuel Macron pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient. Selon divers médias cependant, dont ceux proches du Hezbollah, on indique que Paris aurait voulu notamment informer élégamment M. Frangié que sa candidature ne favorisera pas un déblocage, compte-tenu de l’opposition farouche de l’Arabie saoudite et, dans une moindre mesure, celle des États-Unis.

Riyad notamment a été clair sur le point selon lequel le Liban ne pourra pas bénéficier d’une aide saoudienne pour sortir de sa crise, s’il se dote d’un président qui le maintiendra sous la coupe du Hezbollah. Une position qui a été répétée durant la réunion sur le Liban, accueillie par la France, le 6 février dernier, en présence de représentants des États-Unis, de l’Arabie saoudite, de l’Égypte et du Qatar.

Les responsables français ont sûrement dû l’entendre également du chef du PSP, Walid Joumblatt, actuellement en visite dans la capitale française, en compagnie des députés Marwan Hamadé et Waël Bou Faour. Ainsi que d’autres figures de l’opposition qui l’ont précédé à Paris.

Fin de partie donc pour M. Frangié ? La question peut se poser. Il faudra cependant attendre le retour du chef des Marada pour en avoir le cœur net, d’autant que son retour pourrait coïncider avec l’arrivée à Beyrouth, lundi, du ministre qatari des Affaires étrangères, Mohammad ben el-Aziz el-Khalifi. Ce dernier devra notamment s’entretenir avec le président de la Chambre, Nabih Berry, ainsi qu’avec le Premier ministre sortant, Najib Mikati, du dossier de la présidentielle. Sera-t-il porteur d’une initiative quelconque? d’aucuns estiment que M. Frangié, qui n’a toujours pas officiellement présenté sa candidature à la tête de l’État, pourrait en accord avec les Français, le faire sur base d’une feuille de route de nature à rassurer les Saoudiens. Ce que Riyad a déjà refusé, soit dit en passant.

 

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