Le " Liban-message ", tel que décrit par le Pape Saint Jean-Paul II, est en danger imminent, comme l’a dit le Pape François, et nous nous retrouvons ensemble face à une responsabilité morale partagée pour le sauver de la destruction systématique de son tissu sociétal et de son identité civilisationnelle unique”, affirme le CIH dans une lettre ouverte au secrétaire pour les relations entre les États du Vatican, Mgr Paul Richard Gallagher.  

À l’occasion de la visite à Beyrouth de Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les relations entre les États à la secrétairie d’État du Vatican, le Civic Influence Hub (CIH) lui a adressé une lettre ouverte par le biais de la nonciature apostolique, l’appelant à aider à la mise en application d’un feuille de route pour sauver le pays.

Voici le texte intégral de cette lettre:

“Permettez-nous, au nom du Civic Influence Hub, d’apprécier à leur juste valeur tous les efforts déployés par le Saint-Siège pour soutenir les voies à même de protéger le peuple libanais contre les tentatives diaboliques de changer son identité civilisationnelle, son modèle pluraliste et son expérience historique en matière de sauvegarde des libertés, des droits de l’homme, de la démocratie et de la citoyenneté garante de diversité, dans le cadre d’un État civil auquel Libanaise et Libanais aspirent.

Les Libanais sont victimes d’un crime organisé à tous les niveaux, et notamment d’un coup d’État contre leur Constitution. Dans ce contexte, nous apprécions profondément votre engagement actif à soutenir le peuple libanais dans son aspiration à restaurer la souveraineté, à entreprendre des réformes, à libérer la décision nationale et à raviver le lien moral entre les affaires publiques et le bien commun. Nous remercions le Saint-Siège pour toutes les initiatives profondes qu’il mène dans cette direction pour garantir le Liban-message de vivre-ensemble et le pacte de neutralité.

Forts de notre profond respect pour la relation étroite qui unit le Liban au Saint-Siège, ainsi que de notre confiance dans la dynamique spirituelle, humanitaire et diplomatique qu’il entreprend dans ce contexte avec la bénédiction de Sa Sainteté le Pape François, nous aspirons à une intensification de la coopération entre le Saint-Siège et les forces vives de la société dans notre pays pour l’édification de la dignité de l’être humain libanais et la paix de la société, lesquelles sont toutes deux sujettes à de graves abus. Un Liban libre est capable de jouer un rôle clé dans la paix et la sécurité régionales et internationales.

Le CIH est fermement convaincu de la nécessité d’approfondir la réflexion sur une feuille de route opérationnelle comprenant :

1 – L’incitation au respect de toutes les échéances constitutionnelles, au premier rang desquelles les élections législatives puis présidentielle, ce qui confirmerait le caractère démocratique de l’alternance pacifique et organisée du pouvoir.

2 – La reconnaissance que l’alternative à l’establishment au pouvoir au Liban existe, et est représentée par les forces vives de société. Par conséquent, il est nécessaire de rencontrer ces forces dans la mesure où elles jouissent d’une légitimité représentative et militante, et d’un plan de salut national clair.

3 – Le soutien pour consolider un engagement international à déclarer la neutralité du Liban, non seulement vis-à-vis des conflits régionaux et internationaux, mais également vis-à-vis de toute négociation ou de tout compromis régional et international qui le ramènerait sous toute nouvelle occupation similaire à la tutelle qu’il a subie en 1991.

4 – L’appel à une conférence internationale, en coordination avec le groupe arabe, sous les auspices des Nations unies, pour débattre de la question libanaise et élaborer des solutions au cumul de crises, dont la principale est la violation de la souveraineté libanaise et un changement de son identité. Le Groupe international de soutien au Liban peut jouer un rôle clé à cet égard et peut organiser des réunions périodiques au niveau des ministres des Affaires étrangères de ces pays, à une étape charnière de l’histoire du pays du Cèdre.

Le " Liban-message ", tel que décrit par le Pape Saint Jean-Paul II, est en danger imminent, comme l’a dit le Pape François, et nous nous retrouvons ensemble face à une responsabilité morale partagée pour le sauver de la destruction systématique de son tissu sociétal et de son identité civilisationnelle unique.”

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