La question du financement de l’EDL a provoqué des remous lors des précédentes réunions du Conseil des ministres consacrées à l’avant-projet de budget pour 2022. Le problème de ce financement devrait être débattu à nouveau mercredi à la faveur des explications que le ministre de l’Energie Walid Fayad exposera aux membres du gouvernement. Le ministre Fayad a précisé à ce propos à Ici Beyrouth qu’un équilibre financier sera atteint d’ici 2023, si les tarifs sont augmentés et les factures payées.

M. Fayad indique que EDL aura besoin d’une participation au financement la première année parce que selon ses calculs, l’augmentation de la cotisation est supposée commencer à couvrir les frais après 2022, c’est-à-dire la tarification moyenne de 20 cents par kilowatt va garantir les frais à partir de 2023. Cette participation est demandée au Trésor pour ne pas faire porter tout le poids à la population.

Le ministre explique que " pour 2022 on aura en théorie un coût de 1200 millions de dollars et des revenus de 1000 millions de dollars, mais dans la trésorerie, on aura seulement 300 millions de dollars. Cela est dû à la différence entre le moment où l’on émet les factures et celui où on les encaisse. La nouvelle tarification, selon le plan à l’étude, va être effective début avril, lors de l’augmentation de l’alimentation (entre 8 et 10 heures par jour) avec l’électricité jordanienne et le gaz égyptien. EDL aura 300 millions de dollars, plus 200 millions octroyés par la Banque Mondiale. Mais nos dépenses en cash, entre l’électricité, le fuel, le gaz, le fonctionnement, la maintenance, les services de distribution, les salaires de EDL et les dépenses diverses vont être de l’ordre de 900 millions de dollars dont on déduit 500 millions ; il reste donc 400 millions de dollars à couvrir, ce qui représente le montant de la participation dont nous avons besoin ".

Tout le monde doit payer

EDL aura besoin de moins que ce montant s’ils arrivent à encaisser plus rapidement les factures, ce dont doute le ministre, surtout avec le paiement à retardement des institutions gouvernementales. Il faut noter que tout cela implique que les institutions publiques, les déplacés syriens et les réfugiés palestiniens doivent payer les cotisations, que ce soit eux directement ou des organismes internationaux.

Le ministre Fayad insiste sur ce point : " Tout le monde doit payer. On ne peut pas subventionner et après dire que le secteur de l’électricité ne parvient pas à se redresser. Les forces de l’ordre doivent nous aider à couper les branchements illicites sans compteurs. Le plan est cohérent et ce qui est demandé au gouvernement la première année, c’est seulement une participation de 400 millions de dollars alors que les dépenses sont de 900 millions. Nous couvrons la plus grande partie, l’année prochaine, nous aurons atteint un équilibre et donc notre demande de participation de la part de l’Etat sera beaucoup moins grande, environ 50 millions de dollars ".

Par ailleurs, d’ici à l’année prochaine et peut-être même avant suite à l’équilibre financier, l’EDL pourra assurer une plus grande alimentation à travers le gaz liquide qui peut être acheminé à Zahrani avec l’aide de FRSU. De même, à Deir Ammar, une capacité de 500 mégawatts peut être ajoutée en utilisant des machines temporaires pour le gaz, en attendant la construction de trois nouvelles stations d’une capacité de 825 mégawatts en collaboration avec le secteur privé. Il en est de même pour les énergies renouvelables qui doivent représenter 30% d’ici à huit ans, d’après le plan du ministre et celui qu’EDF a effectué avec un financement de la Banque mondiale.

Et le ministre Fayad de conclure : " C’est un plan complet et cohérent qui atténue le gaspillage et nous allons concevoir un meilleur programme pour diminuer encore le gaspillage. Avec 400 millions de dollars, nous allons assurer une durabilité à partir de cette année avec l’engagement et la responsabilisation de tout le monde, et surtout l’assurance de la préservation de la sécurité des infrastructures de l’EDL ".