Le métropolite de Beyrouth, Mgr Élias Audi reste très critique du comportement des officiels et des politiques qu’ils suivent, reprochant à ces derniers de ne toujours pas accorder la priorité aux besoins d’une population " privée de tout et qui est sur le point d’être accablée de nouvelles charges fiscales ".

" On parle d’une hausse des tarifs de l’électricité que nous n’avons plus ni dans nos foyers ni dans nos rues. Il est normal que l’État mette en avant ses droits, mais pas avant qu’il n’accorde aux Libanais les siens ", a-t-il déploré durant son homélie dominicale en la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes à Beyrouth.  " Comment un Libanais qui peine à assurer la nourriture à ses enfants va-t-il pouvoir payer les surcharges fiscales ? Est-il responsable de la faillite de l’État et de la perte de ses propres économies ? N’est-il pas du devoir de l’État de mettre fin, en priorité, à la corruption au sein de l’Administration, de contrôler ses frontières, de barrer la voie à l’évasion fiscale, de supprimer les Caisses inutiles et les conseils improductifs et de collecter les sommes qui lui sont dues dans le cadre d’un plan de réformes clair ? N’est-il pas du devoir de l’État d’assurer à la population les conditions les plus élémentaires d’une vie normale avant de relever les taxes ? Un État doit être un refuge et non pas un bourreau ", a martelé Mgr Audi qui a fustigé les tiraillements politiques et les échanges d’accusation permanents entre les hommes politiques " notamment en cette période pré-électorale au cours de laquelle chaque responsable et candidat au scrutin (de mai 2022) se considère irréprochable (….) et personne n’œuvre pour le bien commun ".

L’archevêque grec-orthodoxe de Beyrouth est revenu à la charge au sujet des tentatives continues de bloquer l’enquête dans l’affaire de l’explosion du 4 août 2020 " sous prétexte de lois qu’ils (les forces politiques qui empêchent l’instruction d’avancer) n’ont jamais respectées ". " Ceux qui prétendent œuvrer pour le peuple doivent être au service du peuple. Ce qui manque aujourd’hui, c’est la miséricorde, la solidarité et le patriotisme authentique ", a-t-il dit.