Pour le député du Parti socialiste progressiste, l’échéance électorale devrait constituer une occasion de rétablir l’équilibres au sein des institutions de manière à sortir quelque peu le Liban du giron iranien. 

"Le mandat et ceux qui le soutiennent n’hésiteront pas à annuler ou à reporter les élections législatives. Ils n’hésiteront pas à commettre cet acte odieux s’ils le peuvent, en dépit de tous les mensonges colportés dans les médias (concernant la tenue du scrutin)."

C’est ce qu’a affirmé dimanche Waël Bou Faour, député du bloc du Rassemblement démocratique de Walid Joumblatt, dans le cadre d’une causerie au Centre culturel et social Kamal Joumblatt à Rachaya.

"Mais nous allons faire face à ces tentatives. J’appelle, dans ce cadre, à une pétition parlementaire pour défendre l’échéance", a noté M. Bou Faour.

"Ils savent que les équilibres populaires et politiques actuels renverseront une grande part de la représentation du mandat, de son parti, ainsi que celle d’autres formations, qui considèrent que toute cette équipe politique au pouvoir constitue une couverture pour elles, leurs politiques et leurs pratiques", a expliqué le député du Parti socialiste progressiste, en allusion au Hezbollah.

"Ces formations se retrouveront à découvert au plan politique général en cas d’affaiblissement du Courant patriotique libre, dans la mesure où le pays est gouverné depuis 2006 par l’équation issue de l’accord de Mar Mikhaël", le document d’entente signé par le Hezbollah et le CPL.

"Un camp remporte des gains stratégiques au Liban et au Yémen en passant par l’Irak et la Syrie, et un autre assure ses intérêts et ses acquis à l’intérieur aux dépens de l’État. Le premier fait tout ce qu’il veut en Syrie, en Irak, au Yémen et dans toutes les arènes où il parvient à s’étendre, tandis que le second lui assure une couverture, obtenant en contrepartie une mainmise sur l’administration, l’électricité, les pouvoirs, les services, les nominations, le pouvoir judiciaire et tous les départements de l’État", a poursuivi M. Bou Faour.

"La prochaine échéance est cruciale pour l’équilibre politique du pays, surtout après la décision prise par le Premier ministre Saad Hariri de se retirer de l’arène politique, de ne pas prendre part aux élections et de suspendre l’activité de son courant politique, ce qui est synonyme de rupture dans les équilibres politiques (…)", a-t-il ajouté.

"Aujourd’hui, que cela nous plaise ou non, nous sommes presque dans l’orbite iranienne au point d’être hostiles à tous les pays arabes, avec lesquels les relations sont semi-rompues, au moment où nous avons le plus besoin d’une main arabe pour nous sauver de la crise sociale et économique", a encore dit M. Bou Faour.

"Or aucun pays arabe n’est disposé à nous tendre la main pour sauver un pays gravitant dans l’orbite iranienne. Durant les deux derniers jours, nous avons vu comment le ministre de l’Intérieur lutte pour empêcher des activités qui affectent les relations arabes du Liban, comme si, de tous les recoins de cet univers, il n’y avait plus d’arène à utiliser contre les pays arabes autre que le Liban", a-t-il noté.

"Ces activités n’avancent en rien le cours des conflits en cours. Il s’agit d’opérations de provocation à l’encontre des pays arabes, comme si ce qui était effectivement requis, c’est de provoquer ces pays pour qu’ils rompent leurs relations avec le Liban, afin de pousser davantage ce dernier dans le giron iranien", a souligné le député joumblattiste.

Selon lui, la prochaine échéance électorale devrait contribuer à rétablir l’équilibre au sein du Parlement, et, partant, à la présidence de la République et la présidence du Conseil, ainsi que dans les relations libano-arabes et intérieures.

"Le seul confort, c’est que ce mandat prononce ses dernières exhalaisons. Plus que quelques mois et cette page noire de l’histoire du Liban sera tournée. Quel que soit ce qui nous attend après, cela ne peut pas être pire que ce que nous vivons maintenant", a-t-il ajouté.