Le Premier ministre libanais Najib Mikati n’a pas caché son mécontentement face à l’excès de zèle de la procureure générale près la cour d’appel, Ghada Aoun, qui, après le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, s’en prend au directeur des Forces de sécurité intérieure (FSI), le général Imad Osman, qu’elle accuse d’obstruction à la justice. Des accusations qui sont " une pure calomnie " pour Najib Mikati.

Le chef du gouvernement a ouvertement exprimé son " refus des agissements de la magistrate Aoun ", durant un entretien téléphonique avec la cheffe du bloc parlementaire du Futur, Bahia Hariri, affirmant que le général Osman a assumé ses responsabilités en coordination avec lui et avec le ministre de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui. Saluant le professionnalisme et la discipline du chef des FSI, M. Mikati a estimé que la plainte déposée par Ghada Aoun contre lui est de " la pure calomnie ". Il a assuré dans ce cadre à Mme Hariri qu’il suivra de près l’affaire avec le ministre de la Justice, Henri Khoury, et le procureur général près la cour de cassation, Ghassan Oueidate, " pour mettre un terme aux atteintes aux institutions de l’État ".

A son tour, Mme Hariri, a affirmé que " le bloc parlementaire du Futur ne restera pas les bras croisés devant les abus " commis par la procureure Ghada Aoun. " Est-il normal que la juge Ghada Aoun n’applique pas la loi en ce qui la concerne et porte atteinte aux autres au nom de la loi ? " s’est interrogée Mme Hariri, en allusion au fait que la juge refuse d’être notifiée du recours présenté contre elle par le gouverneur de la Banque centrale, Riad Salamé, qui lui reproche sa partialité dans la procédure qu’elle a engagée contre lui.

Mme Hariri était entrée en contact avec le Premier ministre pour s’informer du cours que prendra la procédure engagée contre le général Osman, proche du Courant du futur. " Le bloc parlementaire du Futur suivra cette affaire de près et compte réclamer la tenue d’un débat pour interpeller le ministre de la Justice sur les abus commis par la juge Aoun ", a affirmé Mme Hariri, qui a condamné " le silence observé par les autorités de contrôle judiciaire et les supérieurs de Ghada Aoun concernant les infractions à la loi qu’elle commet au nom de la loi à des fins politiciennes ".