Échanges acerbes entre le Premier ministre Najib Mikati et le président du Parlement Nabih Berry, sur fond de divergences de vues au sujet du projet de loi relatif au capital control

Le Parlement libanais a tenu mardi une réunion parlementaire, probablement la dernière avant les législatives du 15 mai 2022, afin de voter une série de textes de loi, pour la plupart à caractère économique ou en lien avec les élections. Il a ainsi approuvé un projet de loi prévoyant l’ouverture, à titre extraordinaire, d’une ligne de crédit pour la couverture des dépenses électorales et prolongé d’une année le mandat des conseils municipaux et des moukhtars, lequel venait à expiration à l’été 2022. La Chambre a aussi voté la loi sur le dollar étudiant à laquelle une nouvelle clause a été ajoutée. Celle-ci prévoit des sanctions contre les banques qui s’abstiennent de débloquer la somme de 10.000 dollars, sur base cependant du taux de change officiel toujours fixé à 1.515, au profit des jeunes Libanais qui effectuent leurs études à l’étranger depuis avant l’année 2021.

La réunion ne s’est pas déroulée sans accrocs, avec un mouvement d’humeur du Premier ministre Najib Mikati, qui a demandé au président de la Chambre, Nabih Berry, à l’ouverture de la séance à 11h, de transformer celle-ci en débat de politique générale "pour que le Parlement puisse demander au gouvernement de poser la question surprise". Passé le moment de surprise, Nabih Berry devait s’enquérir des motifs de cette requête pour le moins étonnante, avant de comprendre qu’elle reflétait le mécontentement de M.  Mikati de l’opposition parlementaire au projet de loi sur le capital control, rejeté lundi par les commissions parlementaires, en raison de ses dispositions contestées au niveau de la forme et du fond. Le chef du gouvernement devait ainsi reprocher au Législatif de barrer la voie à une procédure essentielle pour imposer un cadre légal à toutes les mesures restrictives prises par les banques depuis le début de la crise financière et barrer la voie à des abus. Ce qui n’était pas l’avis de nombreux blocs parlementaires qui avaient dénoncé lundi "un texte dangereux" et considéré qu’il "nuit en premier aux déposants". C’est, entre autres, le point de vue du bloc parlementaire de Nabih Berry. Ce dernier devait d’ailleurs couper court aux protestations de Najib Mikati, en affirmant qu’il n’a pas été saisi d’une demande de convocation d’un débat de politique générale. "De toute façon, je n’ai pas le temps pour ces histoires maintenant", devait-il lancer au Premier ministre, avant d’ouvrir la séance.

Parmi les textes de loi approuvés jusqu’en fin de matinée: un projet de loi prévoyant une subvention de l’industrie pharmaceutique locale, une proposition d’amendement de l’article 3 de la loi du 16 octobre 2020 relative à la protection des zones fortement endommagées par l’explosion du 4 août 2020 au port de Beyrouth, interdisant la vente de terrains, une proposition de loi exemptant certains permis de construire des taxes en vigueur, un projet de loi autorisant le gouvernement à conclure un accord cadre avec le Programme alimentaire mondial (PAM).

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