Les enseignants et retraités de l’Université libanaise ont organisé une manifestation sur la route menant au Palais présidentiel, pendant la réunion du Conseil des ministres.

Le Conseil des ministres s’est réuni mercredi après-midi au Palais présidentiel de Baabda – en l’absence du gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salamé – avec un ordre du jour majoritairement axé sur le contrôle des capitaux et la sécurité alimentaire.

Le gouvernement a approuvé une série de décisions à portée économique et financière, dont le projet de loi sur le contrôle des capitaux (après avoir introduit au texte les amendements proposés par des ministres du tandem Amal-Hezbollah), le paiement des sommes dues à la Banque mondiale et aux bureaux d’audit (à la demande du ministre des Finances, Youssef Khalil), ainsi que l’allocation de 13 millions de dollars pour la subvention des médicaments.

En ce qui concerne la sécurité alimentaire, le cabinet a adopté le plan sur le blé, une initiative saluée par le ministre de l’Agriculture, Abbas el-Hajj Hassan. " Nous avons pu pour la première fois dresser un plan national ", s’est-il félicité. Et d’ajouter : " Cette nouvelle démarche nous permettra de transmettre un message important dont il ressort que le gouvernement s’engage à recevoir tous genres de blé et d’orge, de même qu’il se mobilise auprès des agriculteurs libanais. L’année prochaine, nous pourrons assurer plus de 30% du blé localement ".

Plus encore, à l’issue de la réunion du cabinet, le ministre de l’Économie, Amine Salam, a tenu à rassurer les Libanais sur le fait que " l’importation du blé se fera comme convenu ". M. Salam et a affirmé qu’il n’y aura " aucune pénurie de sucre ou d’huile, puisque les quantités actuellement stockées sont suffisantes au moins pour les deux prochains mois ".

Parallèlement à l’ordre du jour plutôt chargé, avec plus de 29 points à discuter, le gouvernement ne s’est pas penché sur la question des nominations diplomatiques car " elles ne sont toujours pas prêtes ", a indiqué une source bien informée à Ici Beyrouth.

En dépit du fait que certaines " percées " ont été effectuées sur les plans économique et financier en Conseil des ministres, ce sont toutefois les propos du président de la République, Michel Aoun, et du Premier ministre, Najib Mikati, au début de la réunion, qui ont surtout défrayé la chronique. En effet, le président a lancé une remarque cinglante aux ministres présents : " Il est inacceptable de se prononcer ou de trancher unilatéralement n’importe quel dossier tant que chaque initiative n’est pas discutée en Conseil des ministres puis au Parlement, si nécessaire " . En guise de réponse, le Premier ministre a rétorqué que " le but du gouvernement est de protéger les Libanais et d’œuvrer pour le redressement de l’économie, tandis que certaines parties s’évertuent à lancer des campagnes contre le gouvernement pour des considérations électorales, sachant que c’est le pays qui, en réalité, en paie le prix "; M. Mikati a appelé dans ce cadre les responsables politiques " à assumer leurs responsabilités ".

La pointe lancée par le président Aoun intervient au lendemain de la position adoptée par le Premier ministre en marge de la séance parlementaire plénière de mardi. En réaction à des attaques contre son gouvernement, M.Mikati avait demandé au début de la séance parlementaire l’ouverture d’un débat de politique générale pour poser la question de confiance. Le président de la Chambre, Nabih Berri, s’était opposé à cette demande soulignant que la requête du Premier ministre n’était pas prévue.