Le ministre français des Affaires étrangères a suggéré, mardi, lors d’un entretien, d’imposer des sanctions à Israël pour le contraindre à acheminer de l’aide humanitaire, tandis qu’une influente sénatrice démocrate a qualifié la veille les actions de Tel-Aviv à Gaza de "génocide".

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, a accordé, mardi, un entretien exclusif à France 24 et RFI, où il a suggéré que des pressions, voire des sanctions, devaient être imposées à Israël, pour l’inciter à ouvrir les points de passage en vue d’acheminer l’aide humanitaire aux Palestiniens de Gaza.

Stéphane Séjourné a déclaré qu’il faudra "des leviers d’influence" sur le gouvernement israélien pour ouvrir des points de passage humanitaires. Contrairement à l’Espagne et à d’autres partenaires européens, il a jugé qu’il n’était "pas utile" de reconnaître la Palestine comme État "sans l’introduire dans un processus de paix".

"Il faut qu’il y ait des leviers d’influence et il y a des leviers multiples qui vont jusqu’à des sanctions pour que l’aide humanitaire puisse traverser les points de passage", a déclaré Stéphane Séjourné à la radio RFI et à la chaîne de télévision France 24.

Légalement un "génocide", selon Warren

Ces déclarations interviennent au lendemain de celles formulées par l’influente élue américaine Elizabeth Warren, devenue, lundi, la première sénatrice à déclarer que les actions d’Israël à Gaza peuvent légalement constituer un "génocide".

"Si l’on veut appliquer la loi, je pense qu’ils concluront qu’il s’agit d’un génocide. Ils ont par ailleurs de nombreuses preuves pour le faire", a déclaré la représentante démocrate du Massachusetts en répondant aux questions de son auditoire, lors d’un événement au Centre islamique de Boston.

Appel conjoint au cessez-le-feu

Le même jour, les présidents français Emmanuel Macron et égyptien Abdel Fattah al-Sissi, ainsi que le roi de Jordanie Abdallah II ont appelé à un cessez-le-feu "immédiat" et à une libération de "tous les otages" à Gaza. Ils ont mis en garde Israël contre les "conséquences dangereuses" d’une offensive à Rafah.

"La guerre à Gaza et les souffrances humaines catastrophiques qu’elle entraîne doivent cesser immédiatement", écrivent-ils dans une tribune parue dans quatre journaux, français (Le Monde), américain (Washington Post), jordanien (Al-Raï) et égyptien (Al-Ahram).

"Face au nombre intolérable de victimes (…) nous soulignons la nécessité urgente d’instaurer à Gaza un cessez-le-feu permanent", ont-ils martelé en appelant à la "mise en œuvre immédiate et inconditionnelle" de la résolution 2728 du Conseil de sécurité des Nations unies en ce sens.

Les trois dirigeants insistent aussi sur "l’urgente nécessité de mettre en œuvre l’appel du Conseil de sécurité pour la libération immédiate de tous les otages" détenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas.

Avec AFP