Un dernier rapport des services du renseignement américain dresse un constat très inquiétant concernant la situation sur le front ukrainien: la Russie serait en train de préparer activement une invasion de grande ampleur de l’Ukraine au vu des préparatifs en cours sur le terrain où plus de 110000 soldats massés aux frontières, auxquels il faut ajouter de nouveaux bataillons en provenance d’autres régions russes, seront capables de lancer une offensive dans deux semaines, prendre la capitale Kiev en 48 heures, avec un coût humain de 50000 morts civils et des millions de réfugiés.

Des responsables ont précisé que le Renseignement américain n’avait pas établi si le président russe Vladimir Poutine avait pris la décision de passer à l’offensive ou non, mais qu’il voulait se donner toutes les options possibles, de l’invasion partielle de l’enclave séparatiste du Donbass à l’invasion totale. Le rapport estime que la Russie dispose déjà de 70% du dispositif nécessaire à une invasion à grande échelle de l’Ukraine. Moscou pourrait disposer de capacités suffisantes pour lancer une offensive dans deux semaines, selon ces responsables qui ont informé ces derniers jours les élus du Congrès américain et les partenaires européens des Etats-Unis. Au rythme où le dispositif militaire russe continue de se renforcer autour de l’Ukraine, le maître du Kremlin devrait disposer des forces suffisantes pour une invasion à grande échelle, soit 150000 hommes, à la mi-février, ont-ils prévenu élus américains et alliés européens.

Si le président russe choisit l’option la plus radicale, il pourrait encercler Kiev, la capitale ukrainienne et renverser le président Volodymyr Zelensky en 48 heures, selon ces responsables. Ils ont prévenu que le conflit aurait un coût humain considérable avec le risque de provoquer la mort de 25000 à 50000 civils, 5000 à 25000 soldats ukrainiens et 3000 à 10000 soldats russes. Il pourrait aussi causer un afflux de 1 à 5 millions de réfugiés, principalement vers la Pologne.Un premier contingent de soldats américains est arrivé samedi en Pologne, où le président américain Joe Biden a décidé d’envoyer des renforts pour défendre les pays de l’Otan " contre toute agression ", en plein ballet diplomatique visant à convaincre Moscou de retirer ses troupes massées aux frontières de l’Ukraine. La Russie dément toute velléité d’invasion, affirmant vouloir seulement garantir sa sécurité. Moscou a également annoncé des " manœuvres militaires " conjointes avec le Belarus, où elle a massé plusieurs bataillons au nord de Kiev et dans la région de Brest, non loin de la frontière polonaise.

Pourtant, selon les conclusions du Renseignement américain, la Russie continue d’amasser un dispositif militaire considérable autour de l’Ukraine. Il y a deux semaines, 60 bataillons de l’armée de terre étaient positionnés au nord, à l’est et au sud de l’Ukraine, notamment en Crimée annexée par Moscou en 2014. Vendredi, il y en avait 80 et 14 autres sont en transit en provenance du reste de la Russie, notamment de Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe. Quelque 1500 soldats des forces spéciales russes, les redoutables Spetsnaz, sont arrivés il y a une semaine dans la zone frontalière de l’Ukraine, selon ces responsables.

En outre, une importante force navale russe est amassée dans la mer Noire, équipée notamment de cinq navires amphibie qui pourraient être utilisés pour un débarquement sur la côte sud de l’Ukraine, ont-ils souligné. Ils ont noté que six autres bâtiments de ce type ont été observés quittant la mer de Barents, au nord de la Russie et contournant la Grande-Bretagne avant de passer le détroit de Gibraltar, se dirigeant apparemment vers la mer Noire. L’armée russe a également positionné autour de l’Ukraine des avions de combat, des bombardiers, des missiles et des batteries anti-aériennes. Les Etats-Unis avaient affirmé jeudi avoir des preuves que Moscou était en train de préparer une vidéo de fausse attaque ukrainienne, qui servirait de prétexte à envahir l’Ukraine.

Avec AFP

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