Des Etats-Unis à l’Australie, des citoyens du monde entier ont défilé dans les rues pour montrer leur solidarité avec l’Ukraine envahie par les troupes russes. Seule la Russie a procédé jeudi et vendredi à l’arrestation de 1800 manifestants contre la guerre, à Moscou et à Saint-Pétersbourg.

Plusieurs milliers de personnes se sont ainsi rassemblées samedi à travers la Suisse, dont un millier, selon la police, à Genève en face du siège principal en Europe des Nations unies, en soutien à l’Ukraine, réclamant des mesures fortes contre la Russie.

Dans deux villes du sud de la France, Marseille et Montpellier, quelques centaines de personnes ont défilé aux cris de " Stop War, stop Poutine " ou " Nato, act " (L’otan, agissez).

D’autres rendez-vous sont prévus dans la journée en Suisse et en France, notamment à Paris, ou ont déjà eu lieu à Tokyo et Rome.

Samedi en fin de matinée dans le centre de la capitale italienne, un rassemblement à l’appel de syndicats et d’associations a ainsi réuni plus d’un millier de personnes, parfois venues en famille, autour d’un podium orné de l’inscription : " Contre la guerre ". Les manifestants brandissaient des pancartes : " Faites l’amour, pas la guerre ", " Nous voulons la paix "…

La veille au soir déjà, des milliers de personnes avaient tenu  une marche aux flambeaux jusqu’au Colisée.

" Poutine, assassin! ", " Bannissez la Russie de Swift ", pouvait-on lire sur des banderoles. Des pancartes montraient le président russe Vladimir Poutine avec une main maculée de sang sur le visage, ou le comparant à Hitler avec la mention: " Savez-vous reconnaitre l’histoire quand elle se répète ? "

" Nous avons toujours été proches du peuple ukrainien (…) D’ici, notre sentiment d’impuissance est énorme. Nous ne pouvons rien faire d’autre pour le moment ", a déclaré à l’AFP Maria Sergi, 40 ans, Italienne née en Russie.

La Géorgie partage son angoisse

Mais c’est en Géorgie, ex-République soviétique, que la mobilisation a été particulièrement importante vendredi soir: près de 30.000 personnes ont défilé à Tbilissi, en agitant des drapeaux ukrainiens et géorgiens et en chantant les hymnes des deux pays.

La guerre, qui selon Kiev a déjà tué au moins 198 civils, a provoqué un sentiment de déjà-vu dans ce pays, victime lui aussi d’une invasion russe dévastatrice en 2008.

" Nous avons de la compassion pour les Ukrainiens, peut-être plus que d’autres pays, parce que nous avons connu l’agression barbare de la Russie sur notre sol ", a confié à l’AFP Niko Tvauri, un chauffeur de taxi de 32 ans.

" Le monde entier doit résister à Poutine qui veut rétablir l’Union soviétique ", a déclaré une enseignante de français, Meri Tordia, 55 ans. " L’Ukraine saigne, le monde regarde et parle de sanctions qui ne peuvent pas arrêter Poutine ", a-t-elle ajouté en pleurant.

À Athènes, vendredi soir, devant l’ambassade de Russie, plus de 2.000 personnes se sont réunies à l’appel du parti communiste grec et du parti de la gauche radicale Syriza. Traditionnellement prorusses, ces partis ont dénoncé " l’invasion de l’Ukraine par la Russie " et une " guerre impérialiste à l’encontre d’un peuple ".

Argentine, Brésil et Taiwan

Ces manifestations de solidarité ne se cantonnent pas à l’Europe : à Montréal, au Canada, des dizaines de personnes n’ont ainsi pas hésité vendredi après-midi à affronter une tempête de neige pour protester sous les fenêtres du consulat général de Russie.

" Poutine, ôte tes mains de l’Ukraine ", ont-ils scandé en chœur. " Je suis contre cette guerre ", a affirmé à l’AFP Elena Lelièvre, une ingénieure russe de 37 ans. " J’espère que c’est le début de la fin de ce régime ".

Les cheveux dissimulés sous un bonnet vert, Ivan Puhachov, un étudiant en informatique à l’Université de Montréal, s’est dit " terrifié " par la situation, plaidant pour l’envoi d’équipements militaires supplémentaires dans son pays, où vit sa famille.

Certains manifestants tenaient un portrait de Vladimir Poutine recouvert d’une main ensanglantée, d’autres portaient des drapeaux ukrainiens qui flottaient dans le vent. Ces derniers jours, d’autres manifestations ont également été organisées à Halifax, Winnipeg, Vancouver ou encore Toronto.

En Argentine, près de 2.000 personnes, dont des immigrés ukrainiens et Argentins descendants d’Ukrainiens, ont manifesté vendredi à Buenos Aires, demandant face à l’ambassade russe " le retrait inconditionnel " des troupes de " l’assassin " Poutine.

Ceints d’un drapeau ukrainien, vêtus de costumes traditionnels, portant des pancartes en espagnol, ukrainien ou anglais disant " Stop à la guerre " ou " Poutine retire tes mains d’Ukraine ", les manifestants ont scandé des slogans en ukrainien, tels que " Gloire à l’Ukraine, gloire à ses héros " et entonné les hymnes ukrainien et argentin.

" Russes et Ukrainiens avons beaucoup en commun. Alors mon principal sentiment c’est la colère : la dernière chose que j’imaginais c’est que les Russes allaient venir tuer mon peuple ", déclarait au bord des larmes à l’AFP Tetiana Abramchenko, 40 ans, arrivée avec sa fille en Argentine en 2014, après l’annexion russe de la Crimée.

Taipei, Curitiba (Brésil), New York et Washington ont également été le théâtre de manifestations.

Avec AFP

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