Deux Irano-Britanniques, emprisonnés en Iran depuis plusieurs années, ont été libérés le 16 mars. Nazanin Zaghari-Ratcliffe, 43 ans, employée de la Fondation Thomson Reuters avait été arrêté en avril 2016. Accusée de complot contre la République islamique, elle avait été condamnée à 5 ans de prisons. Anoosheh Ashoori, ingénieur à la retraite, avait de son côté été incarcéré en août 2017 pour 10 ans, pour espionnage en faveur d’Israël. Le même jour, le Royaume-Uni a également soldé une dette de près de 400 millions de livres à l’Iran. Celle-ci remontait à l’époque du Shah et concernait un contrat d’armement.

Après plusieurs années d' "enfer " en Iran, deux Irano-Britanniques condamnés à la prison pour des accusations qu’ils ont toujours niées ont recouvré la liberté le 16 mars et vont retrouver leurs proches au Royaume-Uni, épilogue heureux d’une longue et douloureuse saga.

Les libérations de Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anoosheh Ashoori sont intervenues alors que les négociations en cours à Vienne entre les Européens, dont le Royaume-Uni, la Chine et la Russie, avec l’Iran pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien semblent sur le point d’aboutir. Londres a aussi annoncé le même jour avoir soldé " en parallèle " avec Téhéran une vieille dette de près de 400 millions de livres (476 millions d’euros), sans établir de lien entre les deux affaires.

" Après des années de détention par le gouvernement iranien, les ressortissants britanniques Nazanin Zaghari-Ratcliffe et Anoosheh Ashoori reviendront d’Iran aujourd’hui " et " seront réunis avec leurs familles ", a indiqué la cheffe de la diplomatie Liz Truss.

Le cas de Nazanin Zaghari-Ratcliffe, 43 ans, avait vivement ému au Royaume-Uni. Cette employée de la Fondation Thomson Reuters, bras philanthropique de l’agence de presse éponyme, avait été arrêtée en avril 2016 après avoir rendu visite à sa famille avec sa fille de 22 mois. Accusée de complot pour renverser la République islamique, elle avait été d’abord condamnée à cinq ans de prison.

C’est " un grand soulagement (…) qu’elle revienne à la maison ", a réagi son mari Richard Ratcliffe, qui se battait depuis des années pour sa libération et avait fait deux grèves de la faim pour attirer l’attention sur son sort. Le couple a une petite fille de 7 ans, Gabriella. " Nous pouvons recommencer à être une famille normale ", a-t-il ajouté, devant son domicile londonien. " La première chose qu’elle voulait toujours que je lui fasse, c’est une tasse de thé ", a-t-il souri.

Tulip Siddiq, députée travailliste de la circonscription londonienne où vit Richard Ratcliffe, a tweeté une photo de la quadragénaire souriante, prise dans un avion. " Nazanin est maintenant dans les airs, quittant six ans d’enfer en Iran ", a-t-elle écrit.

Anoosheh Ashoori, ingénieur à la retraite, avait lui été arrêté en août 2017 alors qu’il rendait visite à sa mère et condamné à 10 ans de prison pour espionnage en faveur d’Israël.

Alors que l’Iran retient plus d’une douzaine de détenteurs de passeports occidentaux, Liz Truss a indiqué que Londres continuerait à oeuvrer au départ d’Iran de Morad Tahbaz, un Irano-Américain ayant également la nationalité britannique, condamné à 10 ans de prison pour " conspiration avec l’Amérique ", qui a bénéficié d’une libération conditionnelle.

La Fondation Thomson Reuters s’est déclarée " folle de joie " après la libération de Nazanin Zaghari-Ratcliffe. " Victime innocente d’un différend international, Nazanin a été utilisée comme tant d’autres comme pion politique. Son traitement a été totalement inhumain ", a commenté son directeur, Antonio Zappulla.

" Nazanin a subi une souffrance inimaginable ", a estimé l’ONG Redress qui suivait son cas. " Sa détention en Iran a toujours été illégale et son traitement équivaut à de la torture ". Richard Ratcliffe avait affirmé à plusieurs reprises que sa femme était l' "otage " d’un sinistre jeu politique portant sur une vieille dette contractée par le Royaume-Uni dans le cadre d’un contrat d’armement et datant de l’époque du Chah d’Iran.

Mme Truss a indiqué le 14 mars que le gouvernement britannique avait soldé cette dette, " dans le plein respect des sanctions britanniques et internationales ". Ces fonds, a-t-elle précisé, seront réservés uniquement à l’achat de biens humanitaires ".

Pour Amnesty International, " Nazanin et Anoosheh n’auraient jamais dû être détenus en premier lieu – ils ont tous deux été emprisonnés sur la base d’accusations de sécurité nationale fabriquées de toutes pièces, une tactique habituelle en Iran ".

Quatre ans après son arrestation, Nazanin Zaghari-Ratcliffe avait obtenu en mars 2020 une permission de sortie temporaire en raison de la pandémie de Covid-19 et été placée en résidence surveillée chez ses parents.

Mais arrivée en bout de peine, elle avait été de nouveau condamnée fin avril 2021 à un an de prison pour avoir participé à un rassemblement devant l’ambassade d’Iran à Londres en 2009. En octobre dernier, elle avait perdu son appel, faisant craindre à ses proches un retour en prison.

Avec AFP

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !