Deux " petits Poucets " qui veulent grandir: opposés mercredi (19h30, Beyrouth) pour un quart de Coupe de France inédit, Bergerac et Versailles (N2) ambitionnent à court terme de rejoindre le monde professionnel, dans le sillage d’un président truculent pour l’un, d’un consultant star pour l’autre.

Christophe Fauvel et Jean-Luc Arribart sont les visages de ce foot amateur décomplexé que la Coupe de France met en avant au gré des exploits de leurs clubs, leaders respectifs de leurs poules de N2 (4e division) et candidats à la montée en N1.

Le premier, 63 ans, est un autodidacte de terroir, à la tête de Bergerac depuis 17 ans, grande gueule, passionné d’aventures humaines et amoureux de la Coupe, une " Vieille Dame " dont il ne se lasse pas.

Sans filtre sur Twitter, poil à gratter du milieu politique local, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Dordogne et patron départemental du Medef roule en voiture électrique et ne se sépare jamais, pendant les matches, de son porte-bonheur, une boule de papier et de ruban adhésif. Il forme avec son fils Paul, 25 ans et déjà directeur général du club de Bergerac, un binôme structuré, complémentaire et fusionnel qui vise haut.

" Il n’y a pas d’appréhension si on devait monter en National. Je suis un bâtisseur, j’adore m’adapter ", témoigne le père, fan de Jean-Michel Aulas et qualifié " de bon vivant, dynamique, bouillonnant d’idées " par Laurent Marti, président de Bordeaux-Bègles (Top 14) et originaire lui aussi de la Cité de Cyrano.

Tête de gondole

Jean-Luc Arribart, 66 ans, 380 matches pro au compteur (1975-1987), avant de bifurquer avec succès et longévité comme consultant de Canal+ pour le foot anglais notamment, est depuis cet hiver la tête de gondole du projet versaillais, invité pour la première fois de son histoire à ce stade de la compétition.

Vingt-deux ans après une brève expérience comme directeur sportif de Lens (1999-2000), l’ancien défenseur a de l’appétit et surtout les coudées franches depuis sa nomination en novembre par les dirigeants du groupe immobilier Fiducim-City, actionnaires du club.

" C’est un club qui a une excellente réputation, au sein d’une ville connue dans le monde entier " pour son château, explique Arribart. " La rencontre avec les investisseurs a fait que ça a bien marché, ils me font totalement confiance. Je voulais avoir les mains libres, les pleines responsabilités et je les ai. Ça me permet de bien travailler. "

Symbole des ambitions des deux clubs, le lieu de tenue du match a fait l’objet d’un bras de fer en coulisses.

L’un voulait rester en Dordogne pour conserver la ferveur locale et a activé ses réseaux en ce sens. L’autre plaidait pour délocaliser la rencontre à Bordeaux, davantage conforme aux normes fédérales pour l’accueil d’un quart de finale.

" Cercle vertueux "

Des tensions habituelles dès que la pression monte entre clubs du foot d’en bas, au quotidien pas si éloigné que ça.

Si Bergerac affiche un budget annuel de 1,1 M EUR, moindre que celui de Versailles estimé entre 1,5 M et 2 M EUR, aucun des deux ne se satisfait de ses infrastructures actuelles, freins à tout développement.

Sur les bords de la Dordogne, toujours pas équipée d’un stade digne de ce nom, on fait remarquer que " le trop faible engagement de la collectivité est un des points faibles de notre projet ".

" J’ose espérer que la Coupe soit un facteur déclenchant. Pour les sponsors, là, c’est presque simple, vous renouvelez les engagements. C’est un cercle vertueux que l’on crée du sportif au marketing en passant au partenariat ", se félicite Christophe Fauvel.

A Versailles, le stade de Montbauron " ne répond pas aux normes de la compétition notamment en l’absence d’éclairage ", selon la Fédération française de football.

Il faudrait construire de nouveaux mâts, mais dont la hauteur contreviendrait aux règles de protection visuelle du patrimoine, le stade étant tout proche du château de Louis XIV. Le club envisage donc de bâtir une nouvelle enceinte ailleurs, pour entériner le passage au monde professionnel.

Source AFP

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