Il y a encore huit jours, Quentin Fillon Maillet gardait des JO un souvenir douloureux. Quatre médailles dont deux en or plus tard, le leader de l’équipe de France, sacré champion olympique de la poursuite dimanche, est entré dans la légende du sport français.

En attendant QFM, Mathieu Faivre, 3e du slalom géant, et l’équipe de France de ski de fond, 3e aussi du relais 4×10 km, avaient apporté deux médailles de bronze au bilan français à Pékin qui a grimpé à 10 podiums, dont deux titres.

De Pyeongchang à Pékin, Fillon Maillet a bien changé. En 2018, il était passé à côté de son premier rendez-vous olympique, miné par des problèmes personnels. Depuis son arrivée en Chine, le Jurassien, arrivé avec le statut de leader de la Coupe du monde, est sans rival, ou presque.

Parti avec les 25 secondes de sa victoire du sprint, Johannes Boe a bien tenté d’écoeurer QFM et a accru son avance sur les skis, mais les espoirs du Norvégien ont été emportés par une bourrasque lors de son premier tir debout où il a égaré trois de ses cinq balles.

Calme et serein, même lorsqu’il a rencontré un problème avec sa carabine sur son deuxième tir couché, Fillon Maillet lui a réussi un impressionnant sans-faute qui lui a assuré la victoire avec 28 sec 6/10e d’avance sur l’autre frère Boe, Tarjei, tandis que le Russe Eduard Latypov complétait le podium.

Mieux que Fourcade

La poursuite réussit particulièrement bien au Jurassien, puisqu’il a signé sur cette distance sept de ses douze victoires en Coupe du monde, dont quatre cet hiver. Mais il y a fort à parier qu’au vu de son état de forme et sa confiance actuels, le leader du classement général de la Coupe du monde pourrait décrocher l’or sur n’importe quelle distance et dans n’importe quelles conditions météo.

A 29 ans, Fillon Maillet a dépassé celui qui a longtemps incarné le biathlon français et qui est aussi présenté comme le meilleur biathlète de l’histoire: en 2014 et 2018, Martin Fourcade a à chaque fois décroché trois médailles, QFM en est à quatre, un record pour un Français lors des mêmes Jeux d’hiver. Et ce n’est pas fini, puisqu’il reste le relais mardi et la mass-start vendredi.

Plus tôt, l’équipe féminine, réduite à deux représentantes dans sa poursuite, remportée par la Norvégienne Marte Olsbu Roeiseland pour son troisième titre des JO-2022, n’a pas fait de miracles, avec pour meilleur résultat la 8e place de Julia Simon.

Pinturault 5e

Quatre ans après des JO-2018 qui s’étaient finis en queue de poisson avec un retour précipité en France pour avoir nui à l’esprit d’équipe par des déclarations, Mathieu Faivre s’est offert sa première médaille olympique. "Je n’avais pas de revanche à prendre par rapport à Pyeongchang. J’ai appris. Il faut se servir des échecs et des moments compliqués, comprendre les raisons. Peut-être qu’aujourd’hui j’en suis là avec cette médaille et deux titres de champion du monde parce qu’il y a eu cet événement-là", a-t-il balayé.

Sur les pistes de ski alpin de Yanqing, la visibilité n’était pourtant pas bonne entre fortes chutes de neige et brouillard épais, mais le Niçois s’en est bien accommodé.

Troisième après la première manche, le champion du monde en titre de la spécialité, a conservé sa place sur le second tracé, derrière le Suisse Marco Odermatt et le Slovène Zan Kranjec.

Onzième après la première manche, Alexis Pinturault, même diminué par une blessure à une épaule après sa chute dans le slalom du combiné, est remonté à la 5e place, à égalité avec un autre Française, Thibaut Favrot.

C’est désormais une tradition pour l’équipe de France de ski de fond: après 2014 et 2018, elle a décroché sa troisième médaille de bronze dans le relais 4×10 km derrière les intouchables Russes et les Norvégiens que les Bleus ont fait douter jusqu’au bout.

Le leader de l’équipe de France Maurice Manificat a fini par céder face au cador norvégien Johannes Klaebo.

Signe de la richesse du groupe France, cette troisième médaille consécutive a été décrochée par une équipe renouvelée à 50% par rapport à celle de 2018, avec seuls Manificat et Clément Parisse, déjà de l’aventure de Pyeongchang.

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