Un retour au sommet, et une descente aux enfers: la Suissesse Michelle Gisin, longtemps diminuée par un virus, a remporté jeudi son deuxième titre olympique consécutif du combiné alpin, alors que Mikaela Shiffrin a vécu un nouveau cauchemar.

A l’heure de dire adieu à " The Rock ", la piste de descente, et " Ice River ", celle des épreuves techniques, deux frissons ont parcouru les quelques dizaines de suiveurs réunis à Yanqing, pour la dernière épreuve individuelle de ski alpin sous un ciel blanc et glacé.

Il y a eu la clameur saluant Michelle Gisin, si éblouissante dans la manche de slalom qu’elle a rattrapé sa descente prudente (12e chrono) pour s’imposer devant sa compatriote Wendy Holdener, à 1 sec 05, et l’Italienne Federica Brignone, à 1 sec 85.

Mais quelques minutes avant, il y avait eu la stupéfaction face à la nouvelle sortie de piste de la grande favorite américaine, Mikaela Shiffrin, après une descente pourtant pleine de panache (5e chrono), chaussée des skis prêtés par l’Italienne Sofia Goggia.

Vice-championne olympique de la spécialité, l’Américaine a quitté après une dizaine de portes le slalom pourtant tracé par son entraîneur, Mike Day, avant de redescendre très lentement, encore incrédule.

Razzia suisse

" C’est comme si environ 60% des abandons de toute ma carrière s’étaient produits ici, à ces Jeux olympiques ", a constaté la championne aux trois gros globes (2017, 2018, 2019), prodige de régularité au point d’avoir remporté plus du tiers des épreuves de Coupe du monde qu’elle a disputées (73 succès).

L’Américaine de 26 ans avait déjà été éliminée la semaine dernière après trois portes en géant, dont elle avait décroché l’or aux JO-2018 de Pyeongchang, puis était partie à la faute au même stade du slalom, où elle avait été sacrée aux JO-2014 de Sotchi.

" Je connaissais mon plan, j’étais concentrée, je skiais bien, mais ça ne marche toujours pas ", a constaté la skieuse de Vail (Colorado), assurant n’avoir pas ressenti de " pression " particulière.

Si cette légende du ski va pour la première fois quitter les Jeux sans médaille individuelle, Michelle Gisin entre elle dans un club singulier: celui des skieurs disposant de plus de titres olympiques (désormais deux) que de victoires en Coupe du monde (une en slalom fin 2020).

Déjà médaillée de bronze en super-G, la Suissesse de 28 ans porte le butin familial à quatre médailles olympiques dont trois d’or, puisque sa sœur aînée Dominique s’était imposée en descente lors des JO-2014 de Sotchi (à égalité avec la Slovène Tina Maze).

Gauché huitième

Epuisée cette saison par une mononucléose déclenchée à l’été, la skieuse d’Engelberg, dans le petit canton d’Obwald, embellit au passage l’incroyable moisson suisse en ski alpin, avec un cinquième titre (or des descentes hommes et femmes, du super-G femmes et du géant hommes), ce qu’aucune autre nation n’avait jamais réussi.

Enfin, dans cette discipline reine des skieuses polyvalentes, Gisin rejoint dans l’histoire la Croate Janica Kostelic, qui avait réalisé le même doublé en combiné (2002, 2006), et l’Allemande Maria Riesch (2010, 2014).

En se parant d’argent, Wendy Holdener empoche, elle, sa cinquième médaille olympique en deux éditions, alors que Federica Brignone, deuxième du géant mais déçue par ses résultats en vitesse, termine sur une médaille de bronze.

Côté français, Romane Miradoli a été éliminée en slalom après avoir signé le quatrième temps de la descente, et Laura Gauché a pris la huitième place de l’épreuve à 4 sec 37 de Michelle Gisin.

" On ne voit pas où on met les pieds, c’est jour blanc, ça ne se joue vraiment à rien. Je suis dégoûtée ", a réagi Miradoli, qui ressort cependant " pleine d’énergie positive " de ses Jeux.

" Très fatiguée ", Laura Gauché s’est, elle, réjouie de son deuxième Top 10 après la descente (10e), et repart " avec de la confiance pour la fin de saison ".

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