Suite de l’entretien avec le coach de la sélection libanaise, Ivan Hasek, qui loue l’état d’esprit sain et positif qui règne au sein de l’équipe nationale tout en insistant sur les chances réelles du pays du Cèdre de terminer troisième du groupe, et se qualifier pour les barrages inter-asiatiques du mondial 2022.

Cela fait sept mois que vous êtes à la tête de la sélection libanaise. Quelles sont vos impressions sur le niveau de la sélection?

C’est une équipe qui a du caractère. L’ambiance au sein du groupe est excellente. Que les joueurs soient titulaires ou ne le soient pas, ils gardent toujours un très bon état d’esprit. Je profite du temps que je passe avec les joueurs. Ils sont prêts à tout donner à chaque match, et cela me fait vraiment plaisir.

Sur le plan technique, c’est faible, comparé par exemple au niveau du football européen?

Non, ce n’est pas très faible. Certes, nous n’avons pas de joueurs qui jouent dans les grands championnats européens. Mais avec l’état d’esprit des joueurs, nous pouvons battre n’importe quel adversaire. Nous avons en effet perdu les derniers matches contre l’Iran et la Corée du Sud, mais nous n’étions pas loin de les accrocher. Nous ne sommes pas loin des grandes équipes asiatiques. Nous pouvons faire de bons résultats face à ces équipes.

Y a-t-il une bonne culture tactique au Liban?

Les joueurs de l’équipe nationale ont un bon niveau et assimilent bien mes consignes tactiques. Mais nous manquons de temps pour la préparation tactique. Nous ne nous rassemblons que quelques jours avant le début des matches.

Que pensez-vous de l’arrêt actuel du championnat du Liban à la suite de problèmes entre les clubs? Cela n’est-il pas très nocif pour la sélection en vue de la préparation des matches contre la Syrie et l’Iran, d’autant que plusieurs joueurs de la sélection jouent dans le championnat libanais?

Oui, cela n’est pas bien. Nous avions eu également un problème de ce type avant le dernier rassemblement (NDLR: Le match entre Ahed et Nejmeh n’avait pas eu lieu suite à l’absence de Nejmeh). Cela cause un problème de rythme pour les joueurs. Je ne souhaite toutefois pas rentrer dans les détails car ma fonction est celle d’entraîneur. Mais cela est dommage.

Vous saviez avant de vous engager que le football libanais était sujet à autant de problèmes internes?

Je savais qu’il y avait quelques lacunes, telles que la qualité des pelouses des terrains et le rythme des rencontres du championnat. Mais les meilleures équipes libanaises qui jouent les coupes asiatiques développent un bon niveau de football.

Sachant que le Liban n’a plus son destin entre ses mains, est-ce que vous pensez qu’il y a encore des chances de finir 3e du groupe?

Je pense que cela est possible. Les deux premières places du groupe ont comme prévu été occupées par l’Iran et la Corée du Sud. Mais la troisième place est jouable, d’autant que les deux derniers matches des Émirats arabes unis ne sont pas faciles, face à l’Irak et la Corée du Sud. Si on avait fait match nul contre les EAU, nous serions dans une meilleure situation aujourd’hui, d’autant que le penalty obtenu par les Émiratis au cours du dernier match contre nous, était litigieux. Mais nous continuerons à nous battre pour terminer troisièmes.

Le Liban affronte la Syrie à domicile le 24 mars, puis l’Iran à l’extérieur le 29 mars. La Syrie est déjà éliminée et l’Iran déjà qualifiée pour le mondial, est-ce un avantage?

Non, le match contre la Syrie est un derby que les Syriens voudront absolument gagner. Nous devrons être à notre meilleur niveau pour le gagner. Quant aux Iraniens, même déjà qualifiés, ils joueront pour gagner leur dernier match. Mais la victoire contre eux est possible.