A neuf ans, Sébastien Haller impressionnait déjà les clubs de l’Essonne, en banlieue parisienne, par ses qualités physiques et son jeu de tête.

L’attaquant de l’Ajax Amsterdam rêvait alors des Bleus, mais c’est sous le maillot ivoirien qu’il va croiser l’équipe de France.

Fort d’une saison à 33 buts inscrits toutes compétitions confondues en club, le joueur né d’une mère ivoirienne et d’un père français à Ris-Orangis, près de Paris, retrouve vendredi à Marseille (sud-est) la sélection tricolore, qu’il a connue chez les jeunes, aux côtés de Presnel Kimpembe et Lucas Hernandez notamment, mais qui ne l’a plus rappelé depuis.

Avant les terrains de foot qu’il a fréquentés à l’âge de neuf ans, Haller a écumé les tatamis et pratiqué le judo, un sport qui l’a aidé à mieux connaître aujourd’hui son corps et appréhender certains mouvements. " Il pratiquait beaucoup le foot de rue quand il était petit alors quand il est arrivé, il avait déjà une technique et un physique impressionnants, il gagnait déjà beaucoup de duels ", se souvient Emmanuel Alves Da Cunha, animateur des benjamins en 2003 au FC Olympique de Vigneux-sur-Seine, ville de l’Essonne (sud de Paris) où le footballeur d’1,90 m a débuté.

Très bien encadré par sa famille qui vit aujourd’hui dans le département voisin en Seine-et Marne, il a tout de suite été " au-dessus du lot ". " On savait qu’on allait gagner le match quand il était avec nous, il faisait le match à lui tout seul, il marchait sur l’eau ", sourit son ancien coach.

" Plusieurs clubs du département le voulaient déjà dès l’âge de 11 ans ". Haller, lui, avait déjà fait son choix: le Club sportif de Bretigny Football, meilleur club amateur et formateur d’Essonne, d’Ile-de-France et même de France à plusieurs reprises.

" Bel athlète "

" A 12 ans, c’était déjà un bel athlète, un joueur complet et il avait toutes les qualités pour être un bon avant-centre ", juge Didier Brillant, qui était responsable technique de ce club qui a vu sortir près de 100 joueurs professionnels dont l’ex-international français Patrice Evra.

Haller, dernier d’une fratrie recomposée de six enfants, rejoint à l’âge de 13 ans le centre de formation de l’AJ Auxerre, club historique du championnat de France, situé à 170 km au sud de Paris, avec lequel Bretigny a un partenariat historique.

" J’ai été envoyé à mon insu en essai à Auxerre, je ne savais pas que c’était une détection ", raconte le joueur dans un documentaire diffusé sur Canal+, " Haller anglaise ". " Et au final on vient voir mes parents et on leur dit : Voilà on aimerait que votre fils intègre notre centre de préformation, c’était un rêve ", raconte-t-il.

Surclassé, il marque plus de 50 buts en 19 rencontres chez les U15, avant de signer en 2011 son premier contrat professionnel. Après un parcours atypique et des passages à Utrecht, à Francfort où il marque les esprits, il réalise deux saisons mitigées à West Ham en Premier League.

20 matches avec les Espoirs français

Mais cette saison (2021-2022) Haller cartonne avec l’Ajax Amsterdam, en championnat des Pays-Bas, avec 20 buts et sept passes décisives. En janvier 2021, le club néerlandais n’avait pas hésité à dépenser 22,5 millions d’euros pour l’acquérir et réaliser le transfert le plus onéreux de l’histoire de l’Eredivisie.

Avec 11 buts en sept rencontres en Ligue des champions, le Franco-Ivoirien est devenu le premier joueur à en comptabiliser autant lors de sa première participation à cette compétition. Pour le premier match de sa carrière dans celle-ci, il a inscrit d’ailleurs un quadruplé.

Malgré ces statistiques et après avoir porté plus de 50 fois le maillot de l’équipe de France chez les jeunes, où il a fait toutes les catégories depuis les moins de 16 ans jusqu’aux Espoirs, Haller n’a jamais été appelé à l’étage supérieur.

En tout, il a inscrit 27 buts durant ces années-là, dont 13 chez les Espoirs entre 2013 et 2016, avec à la clé un triplé… contre la Côte d’Ivoire (5-1) pour son avant-dernier match. Il a finalement répondu à l’appel de la fédération ivoirienne, avec une première cape le 12 novembre 2020 contre Madagascar. Il avait marqué ce jour-là le premier de ses quatre buts avec les Eléphants. " Arrive un moment où il faut faire un choix ", expliquait-il ces derniers mois au magazine So Foot. " Il faut regarder (la concurrence) à ta position et aussi être honnête avec soi-même "

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