L’équipe nationale libanaise de football a perdu face à la Syrie (3-0), jeudi à Saïda, perdant ses derniers espoirs de jouer la coupe du monde au Qatar. Si la performance collective a été désastreuse, le comportement du public l’a été tout autant, conduisant à de nombreuses interruptions du match.  

De victoire, il n’y aura pas eu jeudi pour le Liban face à la Syrie. Pire, la défaite fut lourde (3-0), avec des joueurs et des supporters qui ont donné une piètre image de notre football.

Après un parcours respectable lors de ces éliminatoires, où la patte tactique du coach Ivan Hasek aura été évidente, notamment dans l’organisation défensive, l’équipe nationale du Liban a produit sa plus mauvaise prestation de ces qualifications, au pire moment. Le Liban est donc éliminé de la course à la qualification pour le mondial 2022.

Le comportement du public libanais a été d’abord irrespectueux envers l’arbitre assistant, sur lequel il a jeté de nombreuses bouteilles d’eau, provoquant une première interruption de vingt minutes du match. La seconde interruption fut plus longue, car en plus des jets de bouteilles sur l’arbitre, des bagarres ont eu lieu entre supporters libanais et syriens – heureusement séparés, pour la plupart, par des grillages. Ce qui a limité le risque de blessures. Les joueurs sont alors rentrés au vestiaire, en attendant que la commission technique de la FIFA prenne le temps de décider si le match doit être arrêté ou repris. Le match a finalement repris quarante-cinq minutes plus tard, quasiment sans public, pour disputer les vingt dernières minutes de la rencontre.

Le Liban s’expose suite à ces incidents à de lourdes sanctions de la FIFA, avec certainement une lourde amende à payer, et plusieurs de ses prochains matches à domicile devront être disputés à huis-clos.

Le public libanais s’est très mal comporté jeudi à Saïda, provoquant de nombreuses interruptions du match. Photo Talal Salman

Des Libanais lents

Les Syriens auront été très adroits devant le but dans ce match, avec leurs trois tirs cadrés, qui se sont transformés en but. D’abord par Yassine Dali, à la quatorzième minute. Puis sur penalty par Mardik Mardikian à  la 38eme minute, et enfin par le truchement de Mohammad al-Marmour, à la 44ème minute.

Les Libanais ont dans l’ensemble été très mauvais dans la gestion des transitions, ayant eu besoin d’un temps fou pour arriver au but adverse, après des récupérations de balle prometteuses en milieu de terrain. L’attaquant Mohammad Kdouh n’aura pas été efficace dans tous ses choix offensifs. De surcroît, l’attaquant du club de Zawra’ (Irak) n’aura gagné aucun duel sur de longs ballons, susceptibles de soulager son équipe. Son forcing lors du lancement des actions syriennes n’a également pas été à la hauteur, donnant beaucoup de temps et de tranquillité aux défenseurs syriens dans la relance. Mais au final, il n’aura rendu une copie qu’à l’image de toute l’équipe, où aucun joueur n’a surnagé, dans cette triste défaite.

La conférence de presse

En conférence de presse, Ivan Hasek a exprimé sa " tristesse du résultat et de la manière avec laquelle l’équipe a joué en première mi-temps ". " Nous avons bien débuté le match, mais la première erreur nous a été fatale. Et nous avons fait trop d’erreurs. Nous avons mieux joué en deuxième mi-temps avec quelques occasions, mais nous n’avons pas pu marquer", a-t-il dit.

Critiqué pour son manque d’aventurisme offensif, avec une fois de plus un seul attaquant aligné, Hasek a souligné que " ce qui comptait n’était pas le nombre d’attaquants alignés mais la cohésion du jeu et la qualité de l’animation collective ". " En deuxième mi-temps nous avons lancé un deuxième et un troisième attaquant, mais cela n’a rien changé. Nous avons eu de bons résultats dans ces éliminatoires, avec notamment de petites défaites, par un but d’écart contre de bonnes équipes (NDLR : la Corée du Sud et l’Iran), en jouant sous ce schéma, avec une solide efficacité défensive. Nous ne sommes pas le FC Barcelone, nous sommes l’équipe nationale du Liban. Nous devons jouer avec nos moyens ", a-t-il ajouté.

L’équipe nationale devra ainsi se contenter de suivre (une fois de plus) les rencontres de la Coupe du monde à la télévision en espérant un meilleur comportement pour le Mondial 2026…