Ici Beyrouth revient en deux articles sur l’élimination du PSG face au Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions. Plus que la perte d’un match, cette nouvelle défaite lors d’un match capital s’explique par la mauvaise gestion sportive du club depuis plusieurs années.

 

Les années se suivent et se ressemblent pour le PSG. L’ampleur de l’échec est grande et semble avoir plusieurs causes. Si l’on peut parler d’une certaine réussite marketing du projet, l’échec sportif est, quant à lui, total.

Depuis son rachat par Qatar Sports Investment (QSI), en 2011, le PSG a dépensé plus d’un milliard d’euros en achats de joueurs, dans le but ultime de gagner la Ligue des champions. Onze ans plus tard, l’objectif n’a pas été atteint, et le PSG n’a franchi le stade des quarts de finale que deux fois en dix campagnes de Ligue des champions.

Le niveau individuel des joueurs n’est pas à remettre en cause, le PSG comptant des stars dans toutes ses lignes. En attaque, il possède même trois des cinq meilleurs joueurs mondiaux de ces cinq dernières années, à savoir Mbappé, Messi et Neymar. Mais le problème semble mental, comme le confirme la manière dont le PSG s’est fait éliminer, notamment lors de trois "remontadas" en Ligue des champions. En effet, après les "remontadas" subies face à Barcelone en 2017 et Manchester en 2019, le club de la capitale a subi une nouvelle avanie en se faisant éliminer par le Real Madrid en huitièmes de finale de la Ligue des champions, après avoir mené 2-0 sur l’ensemble des deux matches, à 30 minutes de la fin de la confrontation.

La faiblesse mentale des joueurs de l’équipe est claire, mais la direction en semble responsable. En effet, une fois de plus, le gardien de but a failli dans un grand match. La boulette de Donnarumma arrive dans un contexte de rotation de gardiens avec Navas durant toute la saison, sans qu’aucune hiérarchie claire n’ait été établie entre les deux. Le PSG n’a, dans ce dossier, pas appris de ses erreurs du passé récent, quand il avait successivement mis à pied d’égalité la paire de gardiens Kevin Trapp et Salvatore Sirigu, puis la paire Gianluigi Buffon et Alphonse Aréola. La bourde de Donnarumma face au Real, qui a entraîné le premier but madrilène, n’est pas sans rappeler celle de Buffon lors de la "remontada" de Manchester United, au Parc des Princes, face au PSG en 2019. Le poste de gardien est un poste à part, et mettre dans les meilleures dispositions mentales un "numéro un" est primordial.

De plus, on peut critiquer le choix du capitaine de l’équipe depuis 2012. D’abord de Thiago Silva, puis de Marquinhos depuis 2020, et force est de constater que ces deux joueurs n’ont pas le tempérament pour tirer l’équipe vers le haut, et la remobiliser quand un match est en train de basculer dans le mauvais sens. D’autres leaders depuis de longues années peuvent aussi être pointés du doigt, tels que Marco Verratti et Presnel Kimpembe, pour leur faible rendement dans les grands rendez-vous. De plus, on peut noter que les deux meilleures performances du PSG en coupe d’Europe, au cours de l’ère Qatarie, ont été en 2020 et 2021, avec une absence de public. Ce qui peut pousser à un questionnement sur l’aptitude des joueurs actuels à subir la pression.

La part de responsabilité de la direction sportive est également engagée sur sa capacité à mettre les joueurs dans les meilleures dispositions, en leur imposant par exemple un minimum de discipline extra-sportive. Les joueurs parisiens semblent trop profiter de la vie parisienne, tel Neymar dont les interminables soirées et parties de poker sont loin de la vie un brin ascétique que doivent avoir les grands champions. Comme c’est le cas par exemple de Cristiano Ronaldo.