L’audience que devait tenir, lundi, la Cour de cassation militaire, au sujet des incidents de Khaldé, a été reportée, en raison de l’absence d’un des avocats concernés par le dossier.

Trente-six personnes inculpées dans l’affaire des accrochages d’août 2021 qui les avaient opposées à des partisans du Hezbollah, à la suite d’une vendetta, doivent désormais attendre qu’une autre date soit fixée avant d’être entendues par le juge John Kazzi.

Rendu le 19 avril dernier, le verdict prononcé à leur encontre par le tribunal militaire que préside le général Khalil Jaber a été annulé, après le tollé qu’il avait provoqué. Il avait été rejeté par les tribus arabes et avait suscité une vague d’indignation dans certains milieux politiques.

Le magistrat – nommé par décision du ministre sortant de la Défense, Maurice Slim – avait retenu la responsabilité de 36 personnes, toutes appartenant aux tribus, dans les accrochages qui avaient fait deux morts et plusieurs blessés. Neuf d’entre elles avaient été condamnées à la peine capitale et les 27 autres aux travaux forcés à temps. La responsabilité des partisans du Hezbollah ayant été totalement écartée, certains milieux politiques et judiciaires étaient montés au créneau, dénonçant une justice placée sous l’emprise de la formation pro-iranienne.

"Nous espérons et faisons le pari que justice sera rendue, pour que l’injustice subie par les détenus soit levée et pour que ce dossier soit clôturé conformément aux principes qui garantissent la vérité, le vivre-ensemble et la paix civile", a écrit le député Achraf Rifi sur la plateforme X. "Tout le monde sait qui est le coupable [dans cette affaire] et qui a agi par défense légitime", a-t-il poursuivi, en faisant référence au Hezbollah. "Nous comptons sur l’impartialité du magistrat pour parvenir à la vérité et pour que justice soit faite", a-t-il conclu.

Les affrontements s’étaient produits au mois d’août 2021, lorsqu’une affaire de vendetta avait opposé les tribus arabes de Khaldé à des partisans du Hezbollah. Un adolescent, Hassan Ghosn, avait été tué par Ali Chebli, un membre de cette formation. Ce dernier avait été par la suite abattu par Ahmad Ghosn, le frère du jeune garçon, durant un mariage à Jiyeh.

La famille de l’adolescent Hassan Ghosn s’était auparavant insurgée contre l’absence de mesures prises à l’encontre du tueur et avait décidé de se faire justice elle-même. Après le décès d’Ali Chebli, le convoi funéraire transportant la dépouille de l’hôpital Al-Rassoul al-A’azam, dans la banlieue sud de Beyrouth, vers Khaldé a été attaqué par les tribus arabes. De violents combats ont alors éclaté, faisant deux morts. Les médiations, menées pour circonscrire l’incident, ont été vouées à l’échec.