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Le port de Beyrouth est la principale porte d’entrée des marchandises au Liban. Avec ses quatre bassins, il s’étend sur plus de 1,2 kilomètre carré. Chaque année, environ 1,3 million de conteneurs sont chargés ou déchargés à l’aide de 16 grues et de 39 portiques.

Le port de Beyrouth figure parmi les 10 premiers ports de la mer Méditerranée et est considéré comme une voie d’accès stratégique vers le Moyen-Orient. Grâce à un autofinancement, il est passé d’un port local à un port régional et un centre de transbordement pour la région. Couvrant une zone de 1,2 km² au cœur de la capitale libanaise, il est équipé de 16 grues géantes capables d’intervenir sur des porte-conteneurs. La gestion du terminal à conteneurs est assurée par le groupe français CMA CGM depuis mars 2022. Le port dessert plus de cinquante routes maritimes reliant l’Europe, la Chine, l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient.

Il constitue un passage crucial pour le transport de marchandises vers la Syrie, la Jordanie, l’Irak et les pays du Golfe. Avant l’explosion du 4 août 2020, le port de Beyrouth gérait environ 70% des flux commerciaux du Liban. Son terminal à conteneurs, relativement épargné par l’explosion, génère l’essentiel des revenus permettant un autofinancement.

De plus, 80% des céréales consommées au Liban transitent par ses quais. Ses silos à grains, autrefois fierté du Liban, soufflés par l’explosion, pouvaient stocker plus de 120.000 tonnes de céréales.

Le port de Beyrouth était l’un des plus importants et les plus fréquentés de la Méditerranée orientale jusqu’à l’explosion de 2020.

Les performances avant et après la crise

Les performances globales du port de Beyrouth affichent un niveau inférieur à celui d’avant la crise et l’explosion, en raison des perturbations du trafic maritime liées à la guerre à Gaza et à la crise en mer Rouge.

Le port de Beyrouth a traité 1,3 million de tonnes de fret au premier trimestre 2024, selon les chiffres publiés par le port, ce qui constitue une augmentation de 2,4% par rapport aux 1,27 million de tonnes de la même période en 2023, selon la publication économique du Byblos Bank Group, Lebanon This Week. Le fret importé a totalisé 1,1 million de tonnes au premier trimestre 2024, en hausse de 4,1% par rapport aux 1,06 million de tonnes de la même période de l’année précédente, représentant 84,8% du total du fret traité.

Les revenus seraient d’environ 150 millions de dollars, ce qui représente une baisse de 28% par rapport à leur niveau en 2019, selon des sources au port de Beyrouth.

En outre, le volume de marchandises exportées a atteint 198.000 tonnes au premier trimestre 2024, ce qui représente une baisse de 5,7% par rapport aux 210.000 tonnes de la même période en 2023, et a constitué 15,2% du fret global pour ce trimestre. Au total, 383 navires ont accosté au port au premier trimestre 2024, soit une augmentation de 25,2% par rapport aux 306 navires du même trimestre de l’année précédente. Le port a traité 492.000 tonnes de fret en mars 2024, en hausse de 15,2% par rapport aux 427.000 tonnes de février 2024. De plus, 142 navires ont accosté au port en mars 2024, contre 122 navires le mois précédent.

Par ailleurs, les chiffres publiés par le port de Beyrouth montrent que les revenus du port avaient atteint 208 millions de dollars en 2019, soit une baisse de 13% par rapport aux 239 millions de dollars de 2018. Le port a traité 6,5 millions de tonnes de fret en 2019, en baisse de 18,3% par rapport aux 8 millions de tonnes de 2018, toujours selon Lebanon This Week. Le fret importé s’est élevé à 5,7 millions de tonnes, en baisse de 19,2% en glissement annuel (7,1 millions de tonnes en 2018), représentant 87,3% du total. Parallèlement, les exportations de marchandises se sont élevées à 827.000 tonnes, soit 12,7% du total en 2019, en baisse de 11,1% par rapport aux 930.000 tonnes de 2018. Au total, 1.746 navires ont accosté au port en 2019, en baisse de 6,7% par rapport aux 1.872 navires de 2018. Sur une base mensuelle, les revenus générés par le port de Beyrouth se sont élevés à 14,7 millions de dollars en décembre 2019, en baisse de 20,7% par rapport aux 18,5 millions de dollars de novembre. En outre, le poids total du fret traité par le port a diminué de 21,8% en glissement mensuel pour atteindre 341.000 tonnes en décembre 2019, le fret importé ayant diminué de 25,1% pour atteindre 268.000 tonnes au cours du mois couvert et le fret exporté ayant chuté de 6,4% par rapport à novembre 2019 pour atteindre 73.000 tonnes.

Les revenus du port de Beyrouth étaient en baisse de 43% à 62 millions de dollars au premier semestre 2020.

Les chiffres montrent également que les revenus du port ont atteint 61,6 millions de dollars au premier semestre 2020, soit une baisse de 43,1% par rapport aux 108,1 millions de dollars de la même période en 2019. Le port de Beyrouth a traité 2,2 millions de tonnes de fret au cours de cette période, en baisse de 36,1% par rapport aux 3,5 millions de tonnes du premier semestre 2019. Le fret importé s’est élevé à 1,9 million de tonnes au premier semestre de l’année, en baisse de 39,2% par rapport aux 3,1 millions de tonnes de la même période en 2019, représentant 84,3% du fret total. Parallèlement, le fret d’exportation a atteint 352.000 tonnes au cours de la période, en baisse de 11,1% par rapport aux 396.000 tonnes du premier semestre 2019, et a représenté 15,7% du fret total au premier semestre 2020. Au total, 737 navires ont accosté au port pendant cette période, en baisse de 14,4% par rapport aux 861 navires de la même période en 2019.

La contrebande

Selon certains experts, le port, outre son rôle primordial pour l’économie libanaise, est au cœur d’un réseau de contrebande. Cette activité fait perdre au trésor libanais près de deux milliards de dollars par an. Classé parmi les pays les plus corrompus de la planète, le Liban n’a toujours pas pris de mesures efficaces pour lutter contre ce fléau qui le ruine littéralement. Aucune réforme ni loi pénalisante n’ont été mises en place. L’aéroport, le port et les frontières terrestres sont autant de passoires où l’État est absent.

En mars, l’agence française d’expertise technique internationale Expertise France a présenté les résultats d’une évaluation réalisée à Beyrouth entre juin 2023 et février 2024 par un organisme de sécurité habilité. Celle-ci recommande notamment d’actualiser la réglementation libanaise, de "renforcer la sécurité de la navigation avec des éclairages adaptés" ou encore "d’accélérer la numérisation des services du port".

À noter que le Liban dispose d’autres ports, tels que ceux de Tripoli, Saïda (vrac et pêche), Tyr (pêche et plaisance), Jounieh (ancien terminal passagers), Dbayé (plaisance), Jiyyé (pêche), Okaïbé (pêche), Jbeil (pêche et plaisance) ainsi que des terminaux pétroliers (comme à Amchit, Jbeil). Mais la plupart d’entre eux ont besoin d’être réhabilités.