La visite du Premier ministre Nagib Mikati au Vatican et son entretien avec le pape François à la veille de la rencontre du Souverain pontife avec le président français Emmanuel Macron constitue une étape importante dans la mobilisation des amis du Liban pour venir à sa rescousse. Selon un membre de la délégation libanaise qui s’est rendue au Saint Siège, lors des discussions avec le pape, celui-ci a levé les bras au ciel implorant un miracle " que le Liban ressuscite ".

M. Mikati s’est retourné en demandant que le ciel exauce ce vœu. C’est là que le pape a eu les larmes aux yeux. Il pleurait le Liban et ce que le pays du Cèdre, qu’il chérit, est devenu.

Le Vatican a-til une initiative sur ce plan ? Des sources diplomatiques européennes réfutent cette hypothèse et indiquent que la visite du ministre des Affaires étrangères du Vatican est prévue pour le mois prochain pour passer en revue la situation et rencontrer les leaders chrétiens afin de les inciter à se mobiliser pour accélérer le déblocage de la situation.

Des sources diplomatiques occidentales rapportent que suite à l’entretien du pape avec les dix chefs des communautés chrétiennes présentes au Liban le 1er juillet au Vatican lors de la journée consacrée au Liban, le Souverain Pontife a été frappé de découvrir à quel point les protagonistes ne partageaient aucun projet ou vision. Il s’est alors exclamé : " Si leur position est à ce point fragmentée, que dire de la position des politiciens ? "

Le pape comptait, suite à la journée du Liban, réunir au Vatican un mini synode auquel il convierait des dignitaires religieux ainsi que des hommes politiques, chrétiens et musulmans, afin de convenir d’une ébauche de solution pour la crise au Liban. Cependant, l’absence d’un projet national œcuménique pour le Liban et le manque du sens des responsabilités chez ces derniers ont contraint le pape, en quête de solution au problème, à se retourner vers la communauté internationale et les amis du Liban pour ce faire.