Celui de notre mer. La bleue. La sans limites. Du côté de mon Nord ou de mon âme. Le Sud en mémoire. Quelque part au fin fond. D’un cœur ou d’un tiroir. Comme la clé d’une maison abandonnée.
Le sel. Celui du goût des larmes qu’on a perdu.
Pour ma croix et nos croissants de lune ou au chocolat, la croix et la bannière, le soleil couchant rougeâtre et tous les feux que je garde en moi.
Pour le cèdre. L’éternel. Le vert. Le vert inchangeable. L’espérance, l’espoir.
Pour le blanc. Sale. Sali. Salé.
Et le seul drapeau immaculé.
Pour un regard. Un seul. Le seul parmi les milliers de seuls unis.
Pour l’odeur de la première pluie. Le bleu turquoise de nos eaux, les claires, les transparentes, pour nos nomades à tire-d’aile.
Pour nos petits détails. Nos cafés solitaires du petit matin à Histoire ambulante. Sans sucre. Nos plats assaisonnés. Toujours un peu plus salés. Toujours un peu plus pimentés.
Pour le partage de sel ou d’ail, d’eau fraîche et de pain et de thym.
Pour le sel. Le sel au seuil des portes barricadées, hier encore un peu trop accueillantes.
Pour le sel purificateur. Et tout ce qu’il a de sacré. Le sel de la terre. Terres salées. Terres arides. Assoiffées d’amour et de lumière. Et de toutes les promesses du monde.
Pour toi, parce que je t’ai raconté les papillons et les étoiles, et toutes les couleurs à quatre mains, comme dans les livres. Et que tu m’as crue si fort que j’ai fini par y croire encore… alors encore un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, je reste. (… Jusqu’à la limite du rêve… en a-t-il une ?)

Beyrouth.