Dans le cadre du cycle des expositions organisées à la LAU par la doyenne de la faculté darts et de sciences, Cathia Jenainati, un nouvel événement artistique se tient à la galerie Sheikh Zayed, bâtiment Safadi à Beyrouth: 25 printemps de May Hamdan.

Professeur de mathématiques à lUniversité libano-americaine, May Hamdan célèbre ses 25 printemps denseignement à travers ce quelle aime faire durant ses heures libres, à savoir la peinture. Découverte par le Dr Tony Karam, curateur de lexposition, lartiste se réjouit de présenter ses peintures pour le bonheur de ses élèves et de tous les amoureux de lart, dans un enchantement de fantaisie.

Des toiles aux couleurs vives comme le turquoise et le rouge viennent côtoyer de multiples petits poussins qui gazouillent merveilleusement tout au long du parcours de lexposition. La touche naïve et ludique que lon ressent à travers l’œuvre de May Hamdan, se manifeste à travers les petites maisons de lenfance qui se mettent en rang sur des toiles épurées. Les petits poussins qui sont dessinés dans des positions différentes, provoquent un moment festif qui serait effectivement ce quart de siècle que lartiste mathématicienne voudrait célébrer en couleurs. Par ailleurs, si lon ne voit pas de chiffres ou de formules mathématiques sur les toiles, on reconnaît le nombre dor dans les compositions et lon a envie de compter les maisonnettes disposées les unes à la suite des autres. Les personnages qui s’acheminent à la queue leu leu produisent également un effet de symétrie et de décompte organisé. On pourrait aussi ressentir la précision de la forme géométrique à travers les dessins des poussins.

Mais pourquoi donc tous ces poussins, se demanderait-on en admirant cette exposition. Il suffit d’écouter lartiste leur parler et sexcuser de les avoir déplacés de leur lieu familial, pour comprendre sa passion pour ce petit animal si délicat et fragile. Un poussin symboliserait la dépendance de la vie naissante. La présence dune mère est indispensable à son évolution dans la vie. Cest exactement ce que fait May Hamdan en protégeant ses élèves et ses deux propres enfants. Elle pense que la vie est divisée en intervalles de temps où elle attend que les couches de peinture sèchent suffisamment pour pouvoir appliquer les prochains coups de pinceau colorés.

C’est parallèlement ce qu’elle fait lorsqu’elle quitte ses élèves et son lieu de travail pour revenir vers son atelier, où ses toiles inachevées l’attendent. Elle révèle quelle aimerait transférer toutes les peintures qui se composent dans sa tête, pour les déposer sur une toile avant que ses mains ne commencent à trembler… Elle aimerait voir toutes les combinaisons de couleurs avant de perdre la vue. Lartiste est ainsi une femme réaliste qui connaît la valeur du temps et qui sait samuser grâce à lart, doù ses toiles pleines de vie et d’émotions fraîches et joyeuses.

Cette première exposition en solo de May Hamdan est une invitation au rêve et au jeu. On ne peut que sourire et, si les gazouillis doiseaux restent en arrière-fond lorsqu’on sen éloigne, cest que les poussins quelle peint sont inoubliables.

Zeina Nader
www.zeinanader.com
@zeinanader_art

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