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So What?,
 l’exposition qui se tient du 4 au 24 juillet à la galerie Chaos, suggère, par son titre, tout un esprit de liberté, de provocation et de désinvolture avec, à l’affiche, un bouquet d’artistes, de peintres, de sculpteurs et de céramistes.

Des toiles aux couleurs de l’été chaudes et vives où domine la peinture à l’huile vous happent dès l’entrée et vous entraînent dans leur danse joyeuse et festive.

La nature fleurie s’étale langoureusement chez Hoda Baalbaki avec au 1er plan un arbre dont les branches s’échappent du cadre pour s’élever vers le ciel, ou avec ses tournesols jaune soleil qui viennent illuminer la toile.

Les paysages flamboyants de la Bekaa au crépuscule déclinent avec le peintre Amine Sayegh leurs formes généreuses et géométriques en larges aplats de couleur rouge ou bleue.

Freddy Villamil triture la matière pour créer une végétation grouillante et torturée où fleurs et plantes s’enchevêtrent et se disputent l’espace de la toile, s’arment de piquants pour conquérir leur territoire.

La nature exubérante se déploie aussi dans un foisonnement de pétales rouges et de nénuphars avec le peintre Éric Alfaro dont le geste vigoureux fait gicler la peinture, insuffle vie et mouvement aux feuilles et fleurs et maintient la cadence dans une sorte d’énergie vibratoire où tout tourne et virevolte jusqu’au moindre frémissement d’herbe.

Najla Hobeiche, elle, prône le romantisme et le mystère dans un paysage nocturne à l’ambiance lunaire où les feuilles d’arbres explosent de toute part en pluie d’étoiles pour éclairer l’univers.

Le regard, autre thème de l’exposition, est traité par trois artistes :

Serge Oryan dont le portrait de femme nous poursuit de ses yeux scrutateurs, Stéphanie Boueiri avec ses amusantes céramiques multicolores, sorte de boules ornées d’un œil entouré de cils semblables à des piquants et Mikhaël Fadel dont l’œil se répète à l’infini sur la toile, comme une rengaine qui vous entraîne dans sa danse hypnotique, à l’instar de celle qui emporte dans son ivresse les derviches tourneurs du peintre Georges Mattar.

Œil porc-épic ou hérisson, œil qui agresse ou qui se protège, voyeurisme ou exhibitionnisme, regard social, réprobateur, mauvais œil ou regard bienveillant, l’obsession du regard apparaît ainsi sous toutes ses formes dans une société où le paraître supplante l’être, où il faut voir et être vu…

D’autres œuvres à découvrir aussi et qu’on ne peut toutes citer ici !

Féminité transpercée et corps transpercés de banderilles avec les sculptures en bronze de Imad Saliba ou encore dans un autre registre, habitations déshumanisées du sculpteur Bassam Kirillos qui s’érigent en tours dont les fenêtres ressemblent plus à des trous vides qu’à des ouvertures et pour finir les sculptures de Karine Hochar qui se déclinent en créature féminine bienveillante accueillant l’oiseau ou en ange ailé dont la tête tournée vers le haut incite à regarder vers le ciel !

Une visite tonique au goût de l’été qui vaut bien le détour. À découvrir encore et encore jusqu’au 24 juillet.

Les artistes à l’honneur:
Amine Sayegh
Danny Tannous
Eric Alfaro
Fredy Villamil
Hoda Baalbaki
Imad Saliba
Jad El Khoury
Karine Hochar
Leila Sbaiti
Marco Wared
Mikhael Fadel
Missak Terzian
Najla Hobeiche
Serge Oryan
Stephanie Boueiri
Bassam Kirrilos

Site web: www.joganne.com
Instagram: @jogannepaintings

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