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Le monde de l’opéra est plongé dans le deuil. Le 16 août, la soprano légendaire Renata Scotto nous a quittés à l’âge de 89 ans. À travers l’histoire de l’opéra, nombreux sont les talents qui ont brillé, mais rares sont ceux qui ont laissé une marque aussi profonde et durable que Mme Scotto.

Née à Savone sur la Riviera italienne en 1934, cette soprano prodige a su dès l’âge de 12 ans, après une représentation marquante de Rigoletto, que l’opéra serait son destin. À l’âge de 16 ans, après avoir rejoint Milan pour sa formation, Scotto a enchanté le public lors de son premier récital. Sa véritable consécration vint à peine deux ans plus tard au Teatro Nuovo. Convoitée pour le rôle emblématique de Violetta dans La Traviata, elle s’est démarquée parmi un millier de candidats pour finalement briller sous les feux de la rampe milanais.

Ce talent inné est mis en lumière en 1957 lors du Festival d’Édimbourg où, remplaçant Maria Callas dans La Somnambule, Scotto conquiert le cœur du public. Ses rôles de prédilection s’étendent aux œuvres majeures de Donizetti, Verdi, Bellini, et Puccini. Elle a également exploré le répertoire français, notamment Massenet et Meyerbeer, partageant la scène avec d’autres icônes comme Luciano Pavarotti et Placido Domingo.

La volonté de Scotto de moderniser la mise en scène l’a conduite à diriger sa propre production de Madame Butterfly au MET de New York en 1987. Elle a par la suite travaillé sur d’autres chefs-d’œuvre, dont Il pirata de Bellini ou La Traviata, au New York City Opera, pour lequel elle reçoit un Emmy.

Au-delà de son immense carrière artistique, Scotto s’est consacrée à la formation des nouvelles générations. Elle a enseigné à la prestigieuse Juilliard School de New York et à l’Académie Sainte-Cécile de Rome. Le parcours de cette diva de l’opéra est une contribution exceptionnelle au monde de la musique classique.

Faisant écho à cet immense talent, La Stampa, le quotidien italien, parle d’elle comme de "l’une des voix les plus importantes" du domaine opératique. De son côté, le théâtre italien La Fenice se remémore "une artiste extraordinaire et sincère […] dont la voix a longtemps brillé ici".

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