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Ici Beyrouth est allé à la rencontre de l’avocat libanais Najib Lyan le vendredi 22 septembre, à l’ambassade du Liban à Paris, où il présentait son nouvel ouvrage, Histoires dans la guerre (éditions Maïa). Il nous parle d’un temps que les moins de 33 ans ne peuvent pas connaître, celui de la guerre civile qui a ravagé le Liban entre 1975 et 1990.

Une guerre qui a laissé des marques dans le paysage urbain libanais, visibles par exemple sur les façades des immeubles. L’un des plus emblématiques est le musée Beit Beirut, aussi appelé la Maison jaune. Il n’y a toutefois presque aucun monument aux morts en mémoire des victimes de cette sombre période de l’histoire du pays du Cèdre, et les livres d’histoire libanais s’arrêtent en 1975, date du début du conflit. Personne ne prendra le risque de désigner un vainqueur et un vaincu.

Cette situation a inspiré l’avocat libanais Najib Lyan pour son ouvrage Histoires dans la guerre (aux éditions Maïa). En quelques pages, il raconte les histoires de gens qui ont connu la guerre du Liban. Il dédie d’ailleurs son livre "à ceux qui ne sont plus". Nous l’avons rencontré lors de la présentation de son livre à l’ambassade du Liban, à Paris.

Quel était votre objectif à travers la rédaction de cet ouvrage?

Mon objectif était de raviver la mémoire de la guerre. Nos politiques, depuis 1990, n’ont fait qu’essayer d’effacer cette mémoire. Il faut raviver la mémoire pour traiter les causes. Et les causes n’ont jamais été traitées. Cela afin que tout cela ne se reproduise plus. Cette période (de la guerre du Liban, NDLR) a été terrible. Elle a marqué ma génération et emporté les trois quarts de mes amis.

Comment avez-vous sélectionné les 22 histoires que vous racontez dans votre livre?

J’ai sélectionné les histoires que j’aime. Il y a beaucoup d’histoires qui se sont passées et que je ne connais pas. Il y en a eu des millions. Mais je pense qu’il faudrait rédiger toutes les histoires, que les gens devraient parler et raconter leurs histoires, pour se rappeler et qu’on ne recommence plus ce qui a été fait.

Est-ce à l’État d’avoir un devoir de mémoire, de prendre les devants pour que l’on n’oublie pas?

C’est en principe à l’État d’entamer ce travail. Malheureusement, nous n’avons pas un État au Liban. L’État de droit y a été remplacé par la corruption institutionnalisée et on ne peut plus s’attendre à aucune action, en ce sens, de la part des politiques actuels. C’est à la société civile, comme elle l’a toujours fait d’ailleurs, de s’opposer à ce qu’il se passe. L’État est inexistant au Liban. Il faut le reconstruire, et cela passe déjà par la souveraineté.

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