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Farah, écrit et réalisé respectivement par Hassiba Freiha et Kenton Oxley, a été projeté en avant-première, sur grand écran, en présence de l’actrice Stéphanie Atala, lors du Festival du film libanais de France qui s’est tenu à Paris du 23 au 26 novembre 2023. Les rôles principaux du film sont interprétés par Stéphanie Atala, Majdi Machmouchi, Hassiba Freiha, Youssef Boulos, Nader Abd Alhay, Pierrette Katrib, Janah Fakhoury, Josyane Boulos et Assaad Rechdan.

Après avoir fait le tour de Netflix et de différents festivals, le film Farah est actuellement en salle au Liban.

Synopsis

Lina, une étudiante libanaise en médecine aux États-Unis, est tourmentée par des cauchemars intenses et récurrents. Son père la renvoie alors à Beyrouth, où le médecin de famille lui prescrit l’antidépresseur controversé Xapa, connu aussi sous sa forme illégale, Joy. Cependant, les cauchemars alarmants de Lina s’intensifient, révélant un lien avec sa mère, Farah. Elle se lance dans une quête qui la mène à une vérité bouleversante.

Majdi Machmouchi incarne un père tendre et préoccupé, prisonnier d’un passé secret et d’un avenir incertain. Josyane Boulos, loin de la comédie, présente une facette maternelle, inquiète et contenante. Hassiba Freiha, décrite par Stéphanie comme "solaire" et "flamboyante", apporte une touche de folie et de couleur, enrichissant le film d’une dimension holistique. Stéphanie Atala a dû déployer des efforts personnels et techniques considérables pour maîtriser son rôle dans Farah. Youssef Boulos a suivi le fil fragile entre réel et imaginaire, apportant une touche de bonne humeur dans les moments tragiques. On éprouvait du plaisir à observer les autres acteurs susmentionnés dans leurs rôles respectifs.

Lors de la table ronde qui a suivi la projection de Farah, Stéphanie Atala partage son expérience: "L’histoire de Lina est très pesante. Il y a beaucoup de traumas résultant du problème de la mère et de la relation avec le père. Je m’imaginais que jouer Lina allait être pesant pour moi par rapport à ce que le personnage avait vécu. Même pendant les scènes de tournage, tout en sachant que la fin allait être positive, les scènes étaient très dures pour moi à jouer, en tant que comédienne, notamment les scènes d’hallucinations. J’étais toute seule en tant que comédienne. Il est vrai que je jouais la comédie, mais, en réalité, cela me touchait profondément. Cela peut faire peur."

"En fin de compte, j’ai beaucoup appris. Mes discussions avec Hassiba, la scénariste, m’ont aussi beaucoup apporté. C’est une personne qui voit tout en couleurs. J’ai vécu dans son monde et compris sa perception pendant le tournage; je buvais des jus, prenais des vitamines, tout au long de cette aventure qui touchait quelque part à mon aventure personnelle, mais à un niveau différent… j’ai une sensibilité particulière en ce qui concerne la santé mentale, surtout que, dans notre société, le sujet demeure tabou", poursuit-elle.

Elle conclut: "En tant qu’actrice, la perspective de la santé mentale m’intéressait. Surtout que c’était très enrichissant par rapport à la recherche que j’ai faite avant le tournage. À part les souffrances personnelles de Lina, j’ai découvert les traumas intergénérationnels; la génération de nos parents a vécu la guerre. Celle de leurs parents l’a aussi vécue. Ce genre de traumatismes se transmettent de génération en génération. J’ignorais que l’on pouvait hériter de ce passé. Il faudrait discuter davantage avec les parents afin de trouver la cause des traumas personnels. Il faudrait aussi faire bien attention; ne pas aller voir n’importe quel médecin ni prendre n’importe quel médicament."

Instagram: @mariechristine.tayah