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Annie Ernaux et la photographie
 met en lumière la relation fusionnelle entre l’écriture d’Annie Ernaux, lauréate du prix Nobel de littérature en 2022, et la photographie. L’exposition est un agencement de textes, extraits du Journal du dehors de l’auteure, publié en 1993, qui relate des événements qu’elle a observés, tels qu’elle les voyait. Cet événement se tient jusqu’au 26 mai 2024 à la Maison européenne de la photographie, à Paris.

 

Dans Annie Ernaux et la photographie, les textes se déploient et les images s’insinuent dans nos pensées, se logeant entre les mots: une photo, encore une, et une autre… Elles investissent l’âme du visiteur, le temps d’un instant, celui qu’Annie Ernaux a immortalisé en observant les êtres qui l’entourent, comme cette fille et sa mère dans le métro, cette jeune femme revenant de ses courses ou encore ces enfants jouant à l’avion. L’écriture d’Annie Ernaux est visuelle. À travers son regard, nous embrassons les personnes, au-delà des personnages, les êtres et les choses… On en vient même à percevoir leurs pensées. Journal du dehors retrace des événements survenus dans des trains, des magasins, des boutiques, dans les rues environnantes de Cergy-Pontoise, entre 1985 et 1992. Ces événements sont représentés par plus de 150 photos dans la collection de la Maison européenne de la photographie. Ce moment artistique est une ode à l’écriture d’Annie Ernaux. Ces clichés, à l’image des mots de l’auteure, sont bruts, visuels, sans censure. Ils dépeignent divers stéréotypes sociaux. Les photos accrochées aux murs se lisent de même qu’on observe le texte d’Annie Ernaux. L’exposition s’adresse aux amateurs de photographie et de littérature, leur renvoyant une émotion, celle de la peur de l’autre, du mal-être humain, des instincts crus et des moments de bonheur, liés aux choses et aux êtres… La solitude des protagonistes est palpable. Elle persiste dans l’équilibre précaire du monde et dans les symphonies exubérantes et chaotiques qui les entourent. Les clichés sont présentés en noir et blanc ou en couleur, selon qu’ils rendent l’atmosphère ambiante ou le contraste entre l’ancien et le moderne. Les photos et le texte dialoguent ainsi, mot à mot, dans une conversation qui trouve finalement sa voix dans l’éphémère magie de l’art, captivant les visiteurs. On en ressort avec le carnet d’Annie Ernaux en tête, résonnant comme un refrain… des photos et des images, des couleurs et du texte. Notre regard sur le monde ne sera plus jamais tout à fait le même.

Instagram: @mariechristine.tayah

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