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Dans les hautes montagnes libanaises, Bruno Tabbal, artiste amoureux de la nature, organise des initiatives rurales et culturelles pour tous les goûts. Le 17 août 2024, à l’occasion de la fête de l’Assomption, un événement orchestré par Snounou mariera la culture aux traditions villageoises de Chatine.

Bruno Tabbal, artiste polyvalent et passionné de la nature est le fondateur de Snounou. Il organise, au fil des saisons, des événements de tourisme rural mettant à l’honneur les saveurs culinaires des villages libanais. Pour cette fête de l’Assomption, il a décidé de réunir sous cette même bannière les amoureux de la culture et de la nature dans le cadre enchanteur de Chatine. Ce village typiquement libanais vibrera au son de mélodies soigneusement choisies pour l’occasion, accompagnées d’un repas copieux. Bruno Tabbal partage avec Ici Beyrouth ses initiatives rurales et nous éclaire sur cet événement culturel au cœur des montagnes, véritable hymne à la liberté.

Comment est née l’initiative de ce projet?

Ayant eu le privilège de grandir dans nos montagnes, je tenais absolument à transmettre ce bonheur des choses simples, notre héritage rural, aux Libanais citadins, aux expatriés, ainsi qu’aux touristes étrangers. C’est ainsi qu’est née l’initiative Snounou, qui vise à promouvoir le tourisme et la découverte de la culture rurale, riche en traditions culinaires, culturelles et naturelles. Voilà déjà huit ans que ce projet a vu le jour. C’est incroyable de voir à quel point ce rêve a grandi…

Quelle est la plus-value de cet événement?

Ce que Snounou offre avant tout, c’est l’authenticité. Nous veillons à organiser des journées non seulement riches en visites et en découvertes, mais également en contenu solide et consistant. Nous proposons un voyage dans le temps grâce à des recherches minutieuses, conçues pour transporter les visiteurs dans notre riche passé. Nous faisons en sorte de varier les thèmes à chaque sortie afin de satisfaire tous les goûts.

Pourquoi avoir choisi Chatine comme lieu en particulier?

C’est le village de mon enfance, bien que je sois originaire d’Achrafieh… mais cela est une autre histoire. Ce village a forgé ma personnalité tout autant que l’artiste que je suis aujourd’hui. C’est ici que tout a commencé.

Qu’est-ce qui vous donne le souffle de continuer?

Je crois en l’humain. Je crois en ce Libanais chaleureux, convivial, généreux et en son potentiel incroyable. Il faut absolument croire en tout cela. Sinon, comment pourrions-nous continuer? Comment pourrions-nous préserver notre héritage? Sinon, que nous resterait-il?

Parlez-nous de votre événement à venir et de sa dimension culturelle.

La fête de l’Assomption de la Vierge est profondément ancrée dans nos traditions rurales. Elle figure parmi les célébrations les plus importantes dans presque tous les villages du Mont-Liban. C’est l’occasion pour Snounou d’organiser un festival de village traditionnel à Chatine. Nos visiteurs pourront déambuler sur la place du village à la découverte des stands de produits du terroir et d’artisanat local. Les jeunes profiteront également d’animations grâce à la kermesse organisée spécialement par Les Bouffons. Ensuite, la soirée continuera avec un programme musical où nos invités pourront déguster boissons et mets variés dans les kiosques de l’aire de restauration. Le tout dans une ambiance rurale authentique qui nous ressemble.

Quant à la dimension culturelle, le programme musical, pièce maîtresse de la soirée, proposera des reprises de classiques de notre répertoire: Feyrouz, Nasri Chamseddine, mais aussi Sabah, Wadih el-Safi, ainsi qu’un bouquet de chansons folkloriques, malheureusement en voie de disparition. C’est l’occasion de raviver cette mémoire nostalgique de nos aïeux, notre héritage; une autre manière de préserver notre patrimoine culturel rural.

Croyez-vous au pouvoir de la culture pour redonner souffle à notre pays?

Absolument. Je me permets de rappeler cette citation de Churchill, qui, en réponse à ceux qui suggéraient de couper les fonds alloués à la culture durant la Seconde Guerre mondiale, avait dit: "Pourquoi nous battons-nous alors?" Dans cette optique, j’affirme que l’encouragement de la culture et, en particulier, de notre patrimoine culturel rural, est primordial.