Le festival du cinéma américain de Deauville souffle ses 50 bougies cette année. Après un été houleux marqué par des polémiques, la nouvelle direction veut tourner la page et se projeter vers l’avenir.

Pour son 50e anniversaire, le festival du cinéma américain de Deauville met les petits plats dans les grands. Du 8 au 17 septembre, la station balnéaire normande accueille une pléiade de stars venues d’outre-Atlantique. Michael Douglas, Natalie Portman, Tim Burton ou encore Francis Ford Coppola font partie des invités de marque de cette édition placée sous le signe de "la diversité et la transmission".

Après un été agité par la polémique sur l’éviction du jury du trompettiste Ibrahim Maalouf et le départ précipité de l’ancien directeur Bruno Barde, accusé d’agressions sexuelles par Mediapart, la nouvelle directrice Aude Hesbert veut résolument regarder vers l’avenir. "Nous allons regarder dans le rétroviseur et nous tourner vers l’avenir", confie-t-elle.

L’acteur français Benoît Magimel présidera un jury composé de huit personnalités. Au programme: une compétition de 12 films, dont 8 premiers longs-métrages, un hommage appuyé aux figures du cinéma américain comme Michelle Williams ou James Gray et des prix honorifiques remis à de grands noms.

Grande nouveauté cette année: un "Next Generation Award" sera décerné à Malia Ann Obama, la fille de l’ancien président Barack Obama, pour son court-métrage The Heart projeté en première française.

Au-delà des paillettes et des tapis rouges, Aude Hesbert souhaite inscrire ce jubilé sous le signe du renouveau. Forte de son expérience aux États-Unis où elle a passé un an à observer la société américaine, elle veut importer en France des bonnes pratiques comme les "coordinateurs d’intimité" sur les tournages.

La lutte contre les violences sexistes et sexuelles est un autre cheval de bataille affiché. La direction assume le départ de Bruno Barde et l’éviction d’Ibrahim Maalouf même si ces décisions ont été "difficiles". Une charte est en préparation pour prévenir les abus.

Reste à savoir si cette inflexion suffira à faire oublier les secousses de l’été et redonner tout son lustre à ce rendez-vous incontournable des amoureux du 7e art américain. Réponse le 14 septembre avec le palmarès.

Avec AFP