Les années passent, la mer est verte, tu as ta vie j’ai la mienne, tout va bien.

Il est des films que l’on porte en soi et que l’on conserve précieusement au fond de la malle de nos souvenirs.

Il est des images qui demeurent intactes sur la pellicule de nos moments de vie et que nulle érosion ne vient altérer.

Les Choses de la vie de Claude Sautet, c’est non seulement un film culte adapté d’un roman sublime, c’est aussi et surtout un bijou précieux que l’on se plait à revoir encore et encore, tant il nous emporte.

Pour quelle raison? Peut-être parce qu’on ne fait que projeter autour de soi son petit cinéma intime.

Mais qu’importe la raison, au fond. Il est des choses vouées à demeurer inexpliquées. Fort heureusement. Et c’est ce pourquoi la magie continue à opérer en dépit du temps qui passe.

Les Choses de la vie, c’est nous, c’est l’amour, c’est la vie; c’est la mort. Tout simplement. Et, sans provoquer de larmes par accidents, ce cinéma nous touche profondément. Si profondément qu’en quittant pour un temps Romy Schneider et Michel Piccoli, des questions demeurent en suspens: faut-il un accident pour prendre conscience de l’importance des "simples" choses de la vie? Faut-il attendre qu’il soit trop tard? Faut-il attendre un soir de septembre pour refermer la porte sur soi, sur ses rêves, et se résigner à admettre que c’est déjà trop tard?

Nous refermons la porte…

Là haut un oiseau passe

Comme une dédicace

Dans le ciel.

La Chanson d’Hélène persiste dans un petit coin de notre tête, comme une mise en garde, comme un rappel de la fugacité du temps, de la vie, et de tous ces "plus tard" qui se muent en "trop tard".