Dans le cadre du Mois de la Francophonie et dans la continuité du Choix Goncourt de l’Orient, l’AUF – Moyen-Orient a organisé, en partenariat avec l’Académie Goncourt et l’Institut français du Liban, une rencontre littéraire avec Louis-Philippe Dalembert autour de son roman Milwaukee Blues – Sabine Wespieser Éditeur.

C’est avec la participation via écran d’Éric Emmanuel Shmitt, de l’Académie Goncourt, et de Salma Kojok, présidente du jury du Prix Goncourt de l’Orient, que s’est déroulée la rencontre en présentiel entre des élèves de plusieurs universités libanaises et Jean-Philippe Dalembert, qui a fait le voyage pour débattre avec celles et ceux qui ont fait la part belle à son roman.
Si la quatrième de couverture insiste sur un incident horrible qui a fait germer l’idée de cet ouvrage dans l’esprit de Jean-Philippe Dalembert, celui-ci insiste sur le fait que le "I can’t Breath" (Je ne peux pas respirer) de George Floyd, en mai 2020, n’était pas le premier incident tragique du genre. Un premier cas similaire, non relayé par la presse, remonte en fait à 2014.
L’auteur  qui n’aime pas (à raison!) les questions des journalistes qui n’ont pas lu son livre, nous a quand même dédicacé un exemplaire qui attend d’être lu, avant de s’engager dans une chronique plus soutenue d’un ouvrage qui semble aussi digne et bouleversant que son auteur.

La quatrième de couverture

"Depuis qu’il a composé le nine one one, le gérant pakistanais de la supérette de Franklin Heights, un quartier au nord de Milwaukee, ne dort plus: ses cauchemars sont habités de visages noirs hurlant "Je ne peux plus respirer". Jamais il n’aurait dû appeler le numéro d’urgence pour un billet de banque suspect. Mais il est trop tard, et les médias du monde entier ne cessent de lui rappeler la mort effroyable de son client de passage, étouffé par le genou d’un policier.
Le meurtre de George Floyd, en mai 2020, a inspiré à Louis-Philippe Dalembert l’écriture de cet ample et bouleversant roman. Mais c’est la vie de son héros, une figure imaginaire prénommée Emmett – comme Emmett Till, un adolescent assassiné par des racistes du Sud en 1955 –, qu’il va mettre en scène, la vie d’un gamin des ghettos noirs que son talent pour le football américain promettait à un riche avenir.
Son ancienne institutrice et ses amis d’enfance se souviennent d’un bon petit, élevé seul par une mère très pieuse, qui filait droit, tout à sa passion pour le ballon ovale. Plus tard, son coach à l’université où il a obtenu une bourse, de même que sa fiancée de l’époque, sont frappés par le manque d’assurance de ce grand garçon timide, pourtant devenu la star du campus. Tout lui sourit, jusqu’à un accident qui l’immobilise quelques mois… Son coach, qui le traite comme un fils, lui conseille de redoubler, mais Emmett préfère tenter la Draft, la sélection par une franchise professionnelle. L’échec fait alors basculer son destin, et c’est un homme voué à collectionner les petits boulots, toujours harassé, qui, des années plus tard, reviendra dans sa ville natale jusqu’au drame sur lequel s’ouvre le roman.
La force de ce livre, c’est de brosser de façon poignante et tendre le portrait d’un homme ordinaire que sa mort terrifiante a sorti du lot. Avec la verve et l’humour qui lui sont coutumiers, l’écrivain nous le rend aimable et familier, tout en affirmant, par la voix de Ma Robinson, l’ex-gardienne de prison devenue pasteure, sa foi dans une humanité meilleure."