Promenons-nous dans les allées immortelles du passé.

La bosta* nous emmène ce jour sur les routes de Beyrouth.

Première étape, la Place des Martyrs.

À voir leurs silhouettes criblées de balles, l’on pourrait croire qu’elles font partie intégrante de l’œuvre; que l’artiste les a fondues lui-même dans le bronze.

Pourtant, nous aurions tort. Ces balles sont les stigmates d’un temps qui semble révolu.

Révolu… l’est-il vraiment? Qui sait?

À Beyrouth, tout est possible. Le pire comme le meilleur. Les rires comme les pleurs. L’espoir comme la peur.

Place des Martyrs. L’horizon déployé à l’infini en un camaïeu de bleu allant s’unir à la Méditerranée.

En contrebas, le Port de Beyrouth. Dont on ignorait un jour que, des années plus tard, il deviendrait le théâtre de la folie meurtrière des hommes; la scène inimaginable où se jouera à huis clos le paroxysme de l’horreur indicible.

Place des Martyrs.

Une petite fille au sourire printanier me cueille parmi les ruines qui habitent la ville fantôme.

Le collier de jasmin qu’elle me tend m’entraîne dans une ronde de senteurs et de légèreté.

Tourbillon de vie. D’envie. Sillage inoubliable.

Place des Martyrs. En ce jour lointain, il flottait dans les airs un parfum entêtant de jasmin.

Il flotte encore aujourd’hui, sans doute.

Et demain? Qui sait?

Une petite fille au sourire printanier s’y tiendra-t-elle, prête à cueillir le passant pour lui offrir un collier de jasmin?

Il suffit pour cela de fermer les yeux…

* Autobus

 

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