La première édition du Festival du Livre cuvée 2022 vient de s’achever. Trois jours durant (les 22, 23 et 24 avril), le livre était en fête dans un lieu magnifique , le Grand Palais éphémère faisant face au Champ de Mars avec vue sur la tour Eiffel. Un endroit éphémère, comme son nom l’indique, en attendant la fin des travaux qui ont lieu au "vrai" Grand Palais.

Après une interruption de deux ans, due à l’épidémie du Covid 19, les éditeurs, mais aussi les lecteurs attendaient ce retour avec impatience, ce rendez-vous culturel que tout le monde chérit depuis des années, pour aller à la rencontre des auteurs, écouter des conférences et se livrer à des flâneries littéraires. De nombreux événements hors les murs étaient également programmés, notamment au Louvre et au Petit Palais, ou encore des rencontres dans divers centres culturels européens.

Plus de 150 éditeurs avaient répondu présents à cet événement qui s’est déroulé dans le Grand Palais éphémère. Nouvelle formule pour cette grande fête du livre qui ne se nomme plus salon, mais festival. Une sorte de grande librairie en réalité, repartie en différents villages: "Habiter le monde" pour les sciences humaines, les beaux livres et les ouvrages pratiques, "Raconter le monde" pour la littérature et "Imager le monde" pour regrouper les éditeurs autour de la jeunesse et de la bande dessinée.

Le bonheur de voir autant de livres réunis

Pour les amoureux des livres et de la lecture, cette grande librairie un peu hybride était l’occasion de se promener des heures durant dans un cadre magnifique avec vue directe sur la mythique Tour Eiffel, et de choisir les livres affectionnés, chercher un thème de prédilection, un auteur que l’on aime, ou encore faire des achats impulsifs. Un seul bémol toutefois: la difficulté de passer à la caisse. Une seule caisse commune à tous les éditeurs était prévue à la sortie, ce qui a donné lieu à des attentes parfois interminables.

Cela n’a toutefois pas découragé les visiteurs qui achetaient des piles d’ouvrages, sourire aux lèvres, et repartaient ravis d’avoir trouvé leur bonheur.

Rencontres et auteurs

De nombreuses dédicaces étaient programmées et ont attiré beaucoup de monde. On retrouvait l’incontournable Amélie Nothomb, avec ses chapeaux légendaires, toujours au rendez-vous, prenant le temps d’échanger avec eux et demandant même parfois des nouvelles de leurs proches. L’autrice est connue pour son excellente mémoire et sa fidélité à ses lecteurs. Elle les connait bien, jusqu’à se souvenir de leur prénom. "C’est incroyable! Elle m’a demandé des nouvelles des enfants!" disait une fan après avoir fait dédicacer son livre, sourire aux lèvres. Si certains auteurs, moins connus du grand public, ont accueilli moins de monde (c’est la loi du marché), d’autres comme Melissa da Costa, Bernard Werber, Mouhamed Mbougar Sarr (prix Goncourt 2022), ont dédicacé des heures durant.

Et pour ne pas oublier l’actualité, un stand aux couleurs de l’Ukraine avait été offert dans un but humanitaire. Enfin, comme les lettres indiennes étaient à l’honneur, on pouvait voir à l’entrée de cette grande librairie des animations venues du pays: danses, musiques et grandes tables thématiques autour de la littérature indienne.

Pincement au cœur pour nous Libanais

Le Liban n’avait pas cette fois son propre stand comme les années précédentes, faute de financement du ministère de la Culture, mais il était bel et bien présent chez certains éditeurs comme Plon, Stock ou Grasset qui n’ont pas manqué de mettre en avant les ouvrages de nos auteurs. On pouvait également assister à une émission culturelle animée par Mathias Enard, sur France Culture, avec Diane Mazloum qui a pu s’exprimer sur son livre autour du Musée National.

Le troisième jour de ce festival était le dimanche 24 avril, belle journée ensoleillée où les visiteurs ont afflué pour profiter de ce dernier jour en attendant le verdict de l’élection présidentielle deux heures après la fermeture du Festival, à 18 heures. Mais la fête a alors repris au Champ-de-Mars avec l’annonce de la victoire d’Emmanuel Macron…