Lorsqu’un artiste effectue un voyage dans l’absurdité, dans un état de créativité inconsciente, une force inouïe se révèle d’emblée à travers ses œuvres. Celle-ci prend racine dans une absence totale de couleurs, là où le noir et le blanc s’épousent dans un mariage ouvert au vide absolu ; vide apposé sur des toiles qui s’épanouissent spontanément pour mettre en relief la densité de chaque moment.

Il s’agit d’une exposition en solo de 13 peintures de grands formats actuellement en cours à la galerie d’art " Kelimat ", à Istanbul en Turquie. Wissam Melhem nous entraîne dans son voyage consciemment absurde (ou inconsciemment incohérent) et nous fait découvrir une nouvelle série de toiles de jute, où son travail déraisonnablement méticuleux compose des formes qui s’enchevêtrent. Ces formes se retrouvent en différentes structures et lignes, en couches transparentes et blanches, opaques et noires.

On retrouve ses fameux 5 éléments (la couronne puissance, la silhouette humaine, la maison appartenance, le nuage rêve et l’oiseau liberté) qu’il prend plaisir à refaire danser de multiples manières, dans toutes ses expositions, pour raconter des histoires de la vie. De notre vie. De Beyrouth à Istanbul. Du cohérent à l’absurde.

Deux sculptures dépictées à travers ce même thème sont en quelque sorte le centre d’attention. Juchées sur leurs socles au milieu des toiles, ces deux œuvres, faites à partir d’acier peint, sont la version en 3 dimensions des toiles qui les surplombent.

On revoit les mêmes éléments qui prennent vie dans le métal. Elles sont également les seules sources de touches de couleurs dans ce monde en noir et blanc.

Voyager en absurdité, c’est consacrer un chapitre d’analyse du noir et du blanc, considérés comme la puissance absolue. Dans ce " lieu " vide de couleurs, chaque personne peut projeter sa propre signification de la vie.

Cette palette monochromatique évoque l’interaction sociale et la communication, en introduisant le silence.

C’est une exposition riche dans la puissance de l’absence de couleurs, où la spiritualité du message est relayée à travers des lignes pures, des mouvements transcendants la lumière, du vide évoquant la présence de l’absence, un silence parfois bruyant, une émotion qui vient de Beyrouth à Istanbul.

Ce voyage, effectué à travers les œuvres de Wissam Melhem qui dévoilent sa sensibilité, fait rêver. C’est une exposition comme on les aime, où la créativité de l’art libanais est mise en scène dans une très belle galerie au cœur d’Istanbul.

À admirer… et parcourir dans un voyage de toile en toile, à travers des sculptures, jusqu’à la fin du mois à la galerie " Kelimat ".

www.zeinanader.com

 

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