Le Liban sera à l’honneur du 9 juillet au 6 novembre 2022 avec l’exposition Au bord du monde, vivent nos vertiges Scène photographique libanaise, qui se tiendra au Logis abbatial de l’abbaye de Jumièges.

Saisie par l’ampleur de l’effondrement et par la déchéance du Liban, la force de création des artistes libanais s’inscrit aujourd’hui comme une marque de résistance des imaginaires. Leurs discours portent tout à la fois les drames qui continuent d’être vécus et les possibles perspectives d’avenir. Face aux traumatismes intergénérationnels, aux présents d’incertitudes, à la corruption viscérale, aux pénuries, l’on continue pourtant à vivre, à s’adapter, l’on s’autorise aussi le droit de rêver.

Esseulés au même titre que la population, rongés entre partir ou rester, les artistes, les intellectuels continuent pourtant à dire et à créer. Malgré l’infinie complexité du quotidien, ils interrogent, retranscrivent et par-dessus tout revendiquent une résistance: celle de l’imagination et de la création.

L’exposition invite, selon trois séquences, à une interrogation sur les limites et les possibles de la représentation, de la narration et de la sublimation.

I- Géographies liquides

L’eau goutte, coule, creuse, nourrit, sépare, détruit, s’évapore, se cristallise. Ses états participent de nos expériences du monde. Ils dessinent des géographies fluctuantes aux données visibles ou invisibles, perçues comme des métaphores de nos territoires physiques et psychiques.

Jack Dabaghian – La mort du Cèdre

II- Passerelles temporelles

Depuis les années 1990 et la fin de la guerre civile, la mémoire et l’écriture de l’histoire sont parmi les problématiques centrales des artistes libanais. Grâce à la réutilisation d’images d’archives, leurs résonances narrative et matérielle, l’emprunt aux pratiques archéologiques et géologiques ou la collecte et l’activation d’objets-mémoires, les artistes déplacent les espaces et les temporalités pour reconstruire des récits oscillants entre fiction et réalité, retraits et retours de la catastrophe.

III- Chants de visions

À travers les convulsions de la matière, le photographe transcende les tensions du présent et sonde l’avenir. Les séries présentées à Jumièges deviennent des présages funestes, des paysages rêvés ou des chimères. Odes et requiem s’élèvent alors pour saisir la beauté du vivant comme la cruauté du chaos. Tout nous rappelle que les étendues de l’imagination et de la création sont des puissances majeures de la nature humaine, des remèdes au pouvoir de conjuration sans concession.

Le vernissage est suivi, pour ceux qui le souhaitent, d’un week-end dans la région, à la découverte de lieux historiques et d’expositions d’art moderne et contemporain.

Le vernissage de cette exposition aura lieu sous le patronage de Bertrand Bellanger, président du département de la Seine-Maritime, et Patrick Teissière, vice-président en charge de la culture, de la lecture publique, du patrimoine et de la coopération décentralisée.

Nasri Sayegh – Paysages Exquis – Choses Vues

"Au bord du monde, vivent nos vertiges"
Le Liban à l’honneur à l’abbaye de Jumièges
Scène photographique libanaise
Lieu: Logis abbatial de l’abbaye de Jumièges

9 juillet – 6 novembre 2022
Vernissage vendredi 8 juillet 2022 à 18h suivi d’un cocktail dinatoire dans le parc.

Commissaires d’exposition: Clémence Cottard Hachem et Laure d’Hauteville

Artistes: Joanna Andraos, Gregory Buckakjian, Valérie Cachard, Jack Dabaghian, Rami el-Sabbagh, Paul Gorra, Tarek Haddad, Joana Hadjithomas, Gilbert Hage, Laetitia Hakim, Khalil Joreige, Roger Moukarzel, Nasri Sayegh, Lara Tabet, Caroline Tabet, Tanya Traboulsi