Après deux semaines de représentations à salle comble en mars, la pièce de théâtre Mafroukeh revient sur les planches du Théâtre Monnot à Achrafieh. Les co-autrices Marwa Khalil et Wafa’a Halawi y incarnent, aux côtés de Serena Chami, un même personnage: celui d’Amal, une femme libanaise divorcée en lutte contre les lois et la société patriarcale.

Après avoir été la femme au foyer parfaite, Amal décide de jeter son tablier et de divorcer. Mais dans notre société libanaise, le divorce est un parcours mouvementé, parfois même dégradant pour une femme qui décide de passer à autre chose suite à l’adultère de son mari.

Se confiant à sa voisine fictive, Amal lui raconte les raisons de son divorce, son point de vue sur la vie, l’amour, le couple, la famille, l’éducation. Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de son fils. La famille brisée doit se réunir, y compris l’ex-mari, sa nouvelle compagne, l’ex-belle-mère et les enfants. Quelle sera la place d’Amal dans le tableau de famille? Et surtout, a-t-elle une place dans la société à présent?

Mafroukeh est une pièce en arabe qui aborde les luttes d’une femme libanaise après son divorce. Elle explore son parcours face à une société patriarcale aux traditions archaïques, ainsi que les limitations liées au genre, les difficultés à reconstruire sa vie et à faire face à de nouveaux défis qui lui permettent d’être la nouvelle personne qu’elle est devenue.

La pièce dépeint les causes juridiques, sociales, émotionnelles, psychologiques et économiques qui amènent Amal à se sentir comme une citoyenne inférieure. Inférieure à la fois devant la loi et aux yeux des gens, elle est épuisée, démolie, abusée, souvent utilisée, d’où le titre Mafroukeh. Mafroukeh est un délicieux dessert libanais, mais son sens littéral en arabe évoque le sentiment d’être lavée, pressée, égouttée.