Le bloc du Liban fort, relevant du Courant patriotique libre, a annoncé mardi qu’il maintiendra son vote blanc à la prochaine séance électorale prévue jeudi, à l’instar des députés du 8 Mars, alliés du Hezbollah. Il a ainsi implicitement répondu aux informations circulant sur la possibilité que le CPL opte cette fois pour un candidat précis.

"L’objectif du vote blanc a toujours été, et reste, celui d’ouvrir la voie au consensus, et non de consacrer la paralysie", selon un communiqué du bloc aouniste. Ce dernier "n’est pas adepte du bazar des noms qui consiste à griller des candidatures", a-t-il ajouté.

Il a invité "les autres blocs à (le) retrouver à mi-chemin en répondant au document des priorités pour la présidentielle (liste des caractéristiques du prochain président telles que défendues par le CPL, NDLR) que nous leur avons transmis, ce qui doit permettre d’identifier les candidats susceptibles d’incarner, par leur personne, leur comportement et leur historique nos attentes à l’égard de celui que nous voulons voir occuper le premier poste de l’État".

Du reste, le bloc aouniste a dit "faire tout ce qu’il faut pour faciliter l’élection du prochain président selon les critères du pacte national". Il s’est toutefois dissocié de toute initiative de dialogue pour le déblocage de la présidentielle, "si son objectif est la perte de temps". "Si la recherche du candidat optimal à ce stade requiert un dialogue et un débat sérieux entre les blocs, le bloc (du Liban fort) n’est disposé à prendre part à aucune tentative dont la conséquence serait une perte de temps au profit d’une partie aux objectifs suspects", a relevé le Liban fort, non sans paraître se contredire.

Le bloc a réaffirmé par ailleurs sa position sur "la nécessité que le gouvernement sortant (…) limite ses prérogatives à l’expédition des affaires courantes, comprises dans un sens strict, c’est-à-dire en s’abstenant de tenir des réunions du Conseil et de prendre toute mesure inconstitutionnelle". Dans un communiqué, le bloc a mis en garde contre "toute orientation qui rend possible la marche de l’État en l’absence d’un président de la République (…) ce qui reviendrait à normaliser une anomalie et prolonger la vacance à la magistrature suprême qui prime sur les autres positions constitutionnelles".

Le bloc a réitéré dans ce cadre son refus de "toute tentative de confier au cabinet d’expédition des affaires courantes les prérogatives présidentielles par intérim", tout en faisant remarquer, paradoxe à part, que le Parlement et le Premier ministre s’alignent sur ce refus. Force est de s’interroger sur les motifs du bloc aouniste de rebondir sur ce qui en principe a été résolu.

Sur la violente altercation provoquée jeudi soir par des partisans du CPL, accompagnés de la Vieille Garde (néo-milice affiliée au parti), avec les agents de sécurité de la MTV, le bloc a réitéré la position exprimée samedi par le parti lors d’une conférence de presse. Il s’est ainsi posé comme victime d’une "campagne programmée" contre le parti et s’est défendu de toute confrontation avec l’armée.