Un intermédiaire a été de nouveau mis en examen dans un des volets de l’enquête sur un possible financement libyen de la campagne présidentielle de 2007 de l’ancien chef de l’État français Nicolas Sarkozy, soupçonné d’avoir tenté de corrompre des magistrats libanais, a indiqué mercredi le parquet national financier (PNF) français.

Selon cette source, qui confirme une information de l’hebdomadaire l’Obs, Noël Dubus, déjà poursuivi pour escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux dans ce dossier, a été mis en examen supplétivement le 20 octobre pour association de malfaiteurs en vue de commettre le délit de corruption de personnels judiciaires étrangers.

Cet homme, déjà plusieurs fois condamné pour escroquerie, est l’un des principaux protagonistes de l’information judiciaire ouverte en juin 2021 sur des soupçons de paiements à l’intermédiaire Ziad Takieddine, avec l’éventuel aval de Nicolas Sarkozy, afin qu’il retire ses accusations visant l’ancien chef de l’État d’avoir touché de l’argent libyen pour financer sa campagne présidentielle victorieuse de 2007, déjà objet d’une enquête depuis 2013.

L’enquête sur ces soupçons de subornation de témoin, menée à Paris, a également mis au jour une possible tentative de corruption de magistrats libanais visant à faire libérer l’un des fils Kadhafi, Hannibal, détenu au Liban.

Certains protagonistes du dossier voyaient dans son élargissement un moyen d’obtenir en échange des éléments informatiques qui, selon eux, auraient pu aider à innocenter Nicolas Sarkozy, qui conteste tout financement libyen.

Dans ce volet, quatre personnes ont déjà été mises en examen en juin pour le même chef d’association de malfaiteurs en vue de la corruption de personnels judiciaires étrangers: le publicitaire Arnaud de la Villesbrunne, le financier Pierre Reynaud, le chef du protocole de l’ambassade de Libye à Paris, Hamadi M, ainsi que Lisa H., ancienne assistante de Noël Dubus.

La justice les soupçonne d’avoir entre fin 2020 et mi-2021 " collecté de l’argent " et de l’avoir versé " à des intermédiaires libanais " afin qu’il soit " remis à des personnes exerçant des fonctions juridictionnelles au Liban " afin " d’obtenir des rencontres " avec Hannibal Kadhafi " puis sa libération ainsi que l’incarcération de Ziad Takieddine ".