Le discours vendredi du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, qui avait notamment indiqué que son parti souhaite un président " qui ne trahira pas la Résistance ", a suscité de nombreuses réactions, de la part de députés souverainistes, mais également de parlementaires appartenant au bloc du Changement.

Le chef du parti Kataëb, le député Samy Gemayel, a estimé que les propos de Hassan Nasrallah semblent indiquer " qu’il souhaite que le vide présidentiel se prolonge, car il exige que le critère d’élection du président soit de protéger les arrières de la résistance, ce qui est inacceptable ".

" Nous voulons un président qui œuvre pour le Liban et les Libanais uniquement, dans le cadre de la Constitution, un président qui travaille calmement pour restaurer la souveraineté en résolvant le problème des armes, et non pour assurer leur maintien ", a-t-il ajouté sur Twitter.

Pour sa part, le député Fadi Karam, du bloc de la République forte (Forces libanaises), a écrit sur son compte Twitter que " le vrai président sauveur est celui qui ne craint pas vos armes, qui ne peut pas être acheté par vos promesses, qui ne vend pas le Liban à votre axe, et qui ne se soumet pas à votre décision ".

Le député Ashraf Rifi s’est directement adressé à Hassan Nasrallah : " Votre langue de bois est devenue obsolète, et aucun président défendant les armes de la trahison ne sera imposé aux Libanais ". " Nous voulons un président qui protège le Liban et tous les Libanais de tous les dangers et menaces, y compris le danger de vos armes ", a ajouté sur son compte Twitter le député de Tripoli, membre du bloc parlementaire du Renouveau, qui comprend notamment le député Michel Moawad, candidat à la présidentielle appuyé par les blocs souverainistes.

Des députés du boc du Changement ont également répondu au chef du Hezbollah, qui avait critiqué le soulèvement populaire du 17 octobre, l’accusant d’avoir provoqué le chaos.

Le député Ibrahim Mneimné a ainsi estimé que " celui qui a porté atteinte à l’État est celui qui a utilisé ses armes à l’intérieur et dans la région, qui a laissé ses frontières poreuses, qui a bloqué les échéances constitutionnelles, que ce soit l’élection présidentielle ou la formation des gouvernements, et qui a protégé les corrompus ".

Il a ajouté : " Ce qui a porté atteinte à l’Etat, c’est votre équation des armes contre la corruption. Par contre le 17 octobre restera un jour glorieux et un cri national qui regroupe toutes les communautés ".

Le parti Taqaddom, auquel appartiennent les députés Najat Aoun et Mark Daou, a publié un communiqué notant que " les citoyens qui se sont soulevés contre vous le 17 octobre ne constituent pas un chaos qui prend ses ordres des ambassades, comme vous et les autres composantes du système. Ils n’ont pas abandonné les droits du Liban pour le compte de l’ennemi israélien et n’entravent pas depuis deux ans l’enquête sur l’explosion du 4 août 2020 et l’élection présidentielle depuis plus de deux mois ".

" Le peuple libanais veut bâtir l’État de droit et des institutions, contrairement a vos pratiques qui visent à déformer la vérité et instaurer le chaos ", ajoute Taqaddom.