Le mohafez de Beyrouth Marwan Abboud, ainsi que le colonel Ali Taha, ont été nommés respectivement directeur général du département du trafic routier et chef de l’administration en charge de l’immatriculation des véhicules. Ils remplacent ainsi, et de manière intérimaire, Hoda Salloum et Ayman Abdelghafour, tous deux arrêtés mardi dernier pour négligence professionnelle, enrichissement illicite, dilapidation de fonds publics et détournement de frais d’enregistrement de voitures et de poids lourds.

Alors que les investigations se poursuivent dans le cadre de cette affaire, le ministre sortant de l’Intérieur Bassam Maoulaoui a procédé à ces désignations temporaires afin d’assurer le bon fonctionnement de l’établissement public, qui connaît depuis quelques mois une quasi-paralysie. Ainsi, sous la pression des Libanais qui se plaignent d’une administration qui, en plus d’être associée aux notions de corruption et de chaos, peine à accomplir son travail, on peut espérer que toutes les formalités, procédures d’immatriculation des véhicules, etc. seront désormais pris en charge.

Pour rappel, depuis sa nomination à la tête du département du trafic routier en 2014, Hoda Salloum est la cible d’accusations liées à des affaires de corruption. La directrice générale est soupçonnée de malversations financières et d’enrichissement illicite, mais les procédures engagées contre elle n’ont jamais été menées jusqu’au bout et son dossier a connu de nombreux rebondissements. Elle avait été à un moment donné écartée de son poste, puis autorisée de nouveau à le réintégrer en 2017, sur décision de l’ancien ministre de l’Intérieur Nohad Machnouk, le Conseil des ministres n’ayant pas nommé un successeur. En 2019, elle est de nouveau interpellée et poursuivie pour abus de pouvoir et enrichissement illicite. Elle est libérée sous caution, en janvier 2020, mais un nouveau mandat d’arrêt, engagé contre elle par la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban Ghada Aoun, mène à son arrestation. Elle est à nouveau libérée en attendant la clôture du dossier qui se trouvait entre les mains du premier juge d’instruction de Beyrouth, Charbel Abou Samra.

Le 8 novembre 2022, le ministre Bassam Maoulaoui autorise des poursuites contre Hoda Salloum et d’autres fonctionnaires pour négligence professionnelle. Une décision qui pousse la magistrate Ghada Aoun à ordonner le transfert du dossier du bureau de Charbel Abou Samra vers celui de l’avocate générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Nazek Khatib. Une démarche qui a suscité l’indignation de Marwan Daher, l’avocat de Mme Salloum.