Le métropolite de Beyrouth a appelé le Parlement à tenir une séance ouverte jusqu’à l’élection d’un président.
Le métropolite de Beyrouth, Élias Audi, a dénoncé "la mascarade" qui se poursuit d’un jeudi à l’autre au Parlement et "qui semble ne pas avoir de fin, puisque ses protagonistes font fi des règles du système démocratique dont ils veulent suspendre l’application, de la même façon qu’ils occultent la Loi fondamentale". "Est-ce une irresponsabilité ou un manque d’esprit citoyen?" s’est interrogé Mgr Audi, lors de son homélie du dimanche, critiquant le boycottage qui est, selon lui, une "hérésie" et un "crime envers la nation et l’électeur qui a permis au député de faire son entrée à l’hémicycle pour accomplir son devoir".
"Le député n’a pas de pouvoir discrétionnaire pour accomplir son devoir constitutionnel, sinon il trahit la confiance du peuple et porte atteinte à ses intérêts", a martelé Mgr Audi, dénonçant l’entente et le consensus auxquels appelle le camp du 8 Mars pour élire un président. Et de s’interroger si les députés ignorent "qu’ils doivent tenir une séance ouverte" jusqu’à ce qu’un président soir élu.
"Le pays se trouve dans une situation catastrophique, alors que les députés perdent du temps, boycottent (les séances parlementaires pour l’élection d’un président, NDLR) et provoquent un défaut de quorum pour empêcher l’élection d’un président, a fustigé Mgr Audi. Certains d’entre eux n’ont pas honte d’avouer que les pays étrangers ont leur mot à dire dans cette affaire nationale purement interne. Manquons-nous de capacités et de compétences pour nous autogouverner et couper la voie à toute ingérence extérieure, ou bien celle-ci sert-elle les intérêts des uns et des autres?"
"Les responsables politiques ont oublié que le pays n’est pas édifié pour servir leurs intérêts, mais qu’ils sont de simples fonctionnaires", a ajouté Mgr Audi. Et de conclure: "Quand comptent-ils commencer à travailler? Est-ce lorsque la haine augmentera, que les divisions s’accroîtront et que le pays se vide de ses fils?"
