Le 9 février est un jour férié et particulièrement chéri par les Libanais maronites qui fêtent leur saint patron. Cette année en particulier, l’office revêtait une symbolique supplémentaire : celle d’inaugurer la chapelle aux magnifiques vitraux, fraîchement restaurée après avoir été démolie par la double explosion du 4 août. La tradition veut que le Président de la République, ainsi que le Premier ministre et le président de la Chambre, assistent à la cérémonie, comme tous les ans. Or, quelle ne fut la surprise "générale" de voir cette messe entamée par un tonnerre d’applaudissements, accompagnés de cris scandés au nom de celui qui est, pour certains, une sorte de dieu vivant ; slogans hurlés en pleine église, comme une claque balayant d’avance la teneur du sermon du patriache Raï à venir ;  lui qui ne cesse d’adresser des propos fermes et sans détour à l’encontre de ceux qui persistent à laisser le navire-Liban couler.
Des questions restent cependant en suspens : qui sont ces irréductibles fans qui font une ovation en pleine église? Quel est le message politique qu’ils souhaitaient faire passer ? Est-ce qu’il s’agissait d’une manifestation spontanée ? Est-ce que le but était de démontrer au patriarche et aux hommes politiques que c’est uniquement leur "dieu" qui est le chef ? Est-ce le lieu adéquat pour pareil comportement ? L’avenir prochain apportera peut-être des éléments de réponse. Ou pas.